Le Marchand de Venise
Vraiment, à ne pas manquer!
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Thème
Pour faire aboutir l'intrigue amoureuse nouée par un de ses amis, Bassanio, un riche marchand de Venise, Antonio, emprunte de l'argent à un usurier juif. En cas de défaut de paiement, Shylock, l'usurier, pourra lui prélever une livre de chair. L'intrigue aboutit mais l'usurier n'ayant pas été remboursé à temps et voulant se venger des humiliations subies du fait des chrétiens exige que le contrat soit respecté...
Points forts
1- La pièce est construite sur fond de comédie sentimentale. Une intrigue amoureuse (formidable scène des coffrets) et des amitiés fortes. Rien de superficiel et, au travers de la farce et de la légèreté qui font sourire, Shakespeare met en scène la comédie humaine. Ses aspirations naturelles et sa joie de vivre. Ses zones d'ombre, bassesses et faiblesses. Ses souffrances aussi.
2- Le drame qui se joue dans la deuxième partie de la pièce amène à réfléchir, avec une liberté d'esprit totale pour l'époque, et sans ménagements, sur la condition des juifs vivant alors dans le ghetto de Venise et en butte au mépris affiché des chrétiens. Le rapport de force entre les deux communautés ainsi que la violence et la haine qui en résultent sont présentés par Pascal Faber comme la clef de voûte de la pièce.
3- Comme le texte, la mise en scène est subtile et percutante, dans un décors sobre et des costumes séduisants. Il y a un parti pris cinématographique, renforcé par les éclairages et le choix du bouleversant chant hébraïque qui accompagne, en final, la prière de Shylock.
4- Les acteurs sont parfaits, entre légèreté et gravité.
Régine Cojeannot donne au personnage de Portia sa présence et sa grâce.
Michel Papineschi campe (y compris physiquement) un Shylock rejeté de tous, avec une puissance dramatique bouleversante. Face à la salle subjuguée, maître de la scène, il est tout à la fois usurier avisé et père meurtri, homme humilié dans ses croyances et sa dignité, devenu un bloc de haine impitoyable.
Quelques réserves
Je n'en vois pas.
Encore un mot...
Shakespeare est un maître dans son approche de la complexité humaine. Il propose ici une pièce engagée, grave mais aussi joyeuse. Allez au Théâtre de Lucernaire, dont le cadre convient parfaitement à cette pièce, goûter à l'émotion qui se dégage de ce beau moment de plaisir et de réflexion.
L'auteur
William Shakespeare écrivit "Le Marchand de Venise" entre 1596 et 1597.
Classée comme comédie dans le premier in-folio de 1623, cette pièce partage certains aspects avec les autres comédies romantiques de Shakespeare, mais contient également des passages d’une grande intensité tragique.
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