Le journal intime d’Adam et Eve
DUREE : 1H
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Thème
- C’est la première histoire d’amour de l’humanité. Au début, seulement Lui et Ça, qui se découvrent, se jugent, se jaugent ; puis viennent Adam et Eve, dont l’idylle se noue. Mais que de complications pour former, une relation, une collaboration, un couple !
- Avec tendresse, naïveté et beaucoup d’émotion, nous suivons ligne à ligne le journal intime de ces deux êtres dont l’humanité n’a pas fini d’entendre parler : fallait-il ou non qu’ils croquent cette pomme ?
Points forts
- Une scénographie délicate et onirique, avec une grâce qui émane de la direction d’acteurs.
- Une simplicité de jeu qui touche au cœur - un Adam interloqué et une Eve volontaire – et nous replonge au cœur de notre adolescence et de nos premières questions.
- La (re)découverte d’un auteur aux multiples talents qui, utilisant les ressorts d’un conte ou d’une fable, glisse sensiblement de la poésie au drame de l’intimité et de ce que fut la première perte du monde.
- La Mort elle-même s’invite au festin de la vie, la première fois comme une intruse, puis comme une invitée permanente. Mais elle n’est pas montrée seulement sous un jour triste, elle agit comme un révélateur qui exacerbe les émotions.
Quelques réserves
Une petite frustration sur le dialogue direct, qui parfois fait défaut.
Encore un mot...
- Voilà un petit moment de théâtre hors du temps et très rafraîchissant. Dès les portes fermées du Laurette théâtre, nous sommes immergés dans un “ailleurs“ qui nous incite à l’écoute.
- Dès lors, le spectateur croque ce spectacle avec appétit et gourmandise : passer une heure en la compagnie de nos “père et mère universels“ vaut le détour dans ce petit coin de paradis. Par ces temps bien froids, ça réchauffe le cœur.
Une phrase
ÈVE : « Ce n'est pas grâce à sa courtoisie que je l’aime. Non. Il m’a dénoncée au créateur...C’est une caractéristique de son sexe, je crois. Moi jamais je n’aurais cafté, c’est une caractéristique de mon sexe, je pense. Ni blâme pour lui, ni gloire pour moi, car aucun de nous deux n’a choisi son sexe.
ADAM : Cela fait environ un mois que je ne suis pas parti à la chasse et à la pêche. Entre-temps, l'ours a appris à se déplacer tout seul sur ses deux pattes arrière, et il dit “Papa“ et “Maman“. Cette ressemblance avec les mots est peut-être purement accidentelle, bien sûr. Mais c'est une chose qu'aucun autre ours ne peut faire. Cette imitation de la parole, associée à l'absence générale de fourrure et à l'absence totale de queue, indique suffisamment qu'il s'agit d'une nouvelle espèce d'ours. L'étude plus approfondie de celui-ci sera extrêmement intéressante.
ÈVE : Pourquoi est-ce que je l'aime ? Simplement parce que c'est un homme je pense. Au fond, il est bon, et je l'aime pour cela, mais je pourrais l'aimer sans le savoir. Il est fort et beau, je l'admire et je suis fière de lui, mais je pense que je pourrais l'aimer sans ces qualités. »
L'auteur
• Mark Twain (1835-1910) est considéré comme l’un des auteurs les plus éminents de la littérature américaine. Pionner d’une écriture spontanée, il fut d’abord reporter à San Francisco, et se déplaça en Europe en tant que correspondant de presse.
• C’est grâce à ses deux romans - Les Aventures de Tom Sawyer (1876) et Les Aventures de Huckleberry Finn (1885) - qu’il acquit la célébrité comme écrivain humoriste. Mark Twain écrivit cependant, dans la seconde partie de son œuvre, des textes plus graves, qui dénoncent avec pessimisme les excès de la civilisation et l’immoralité érigée en morale.
• Twain, devenu l’une des plus grandes figures littéraires de son époque, effectua entre 1895 et 1896 une tournée de conférences à travers le monde, saluée par les critiques et couronnée de succès. Décrivant avec réalisme et sévérité la société américaine, Mark Twain fut l’un des premiers auteurs à utiliser la langue parlée authentique des États du Sud et de l’Ouest.
• Souvent comparé à Stevenson et Charles Dickens, il excelle particulièrement dans une peinture régionaliste de l’Amérique, c’est-à-dire réalisée par un « natif » parfaitement imprégné du vécu de l’endroit qu’il décrit.
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