Le journal d’un fou

Sur le chemin de la folie
De
Nikolaï Gogol
Adaptation : Ronan Rivière
Durée : 1h15
Mise en scène
Ronan Rivière
Avec
Ronan Rivière et Amélie Vignaux et au piano Olivier Mazal
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre Le Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006
Paris
01 45 44 57 34
Du 18 octobre au 10 décembre 2023, à 21H du mardi au samedi, à 17h30 le dimanche

Thème

  • Aksenty Ivanovitch Poprichtchine est un petit fonctionnaire de Saint-Petersbourg : il n’est guère satisfait de sa situation et exerce son métier avec peu d’enthousiasme, poussé par sa domestique Mavra. 
  • Ses ambitions comme ses amours sont toujours contrariées : il essaie de trouver une vie meilleure en l’imaginant, et il s’éloigne de plus en plus de la réalité, malgré les efforts de Mavra pour le ramener sur terre. Finalement, il se prend pour le roi d’Espagne et continue à croire à ce destin hors du commun malgré les rebuffades et vexations qu’il subit.

Points forts

  • L’adaptation de cette nouvelle de Gogol est magnifiquement réussie : le texte n’est pas ennuyeux une seconde, tout en restant très près de l’original. Quelques passages des Nouvelles de Petersbourg sont ajoutés. L’introduction du personnage de Mavra, comme personnage à part entière, rompt la monotonie d’un monologue et fait ressortir la lutte entre la raison et la folie.
  • Le personnage de Poprichtchine est magnifiquement interprété par le comédien, qui montre le glissement progressif hors de la raison. Il fait cohabiter des phrases comiques et tragiques, des passages factuels et des moments poétiques.
  • C’est un moment joyeux, alors qu’il nous tient au bord de la folie. Mavra offre des moments de respiration, de même que le pianiste qui interprète des airs de Prokofiev. Le héros se tient au bord du gouffre et, même quand il y glisse, il fait sourire le spectateur.
  • La mise en scène est simpliste, mais elle s’adapte à tout : l’appartement du héros, son bureau, et même la Cour d’Espagne !

Quelques réserves

  • Bien peu de réserves dans ce spectacle original et joyeux malgré son sujet austère et le peu de personnages en scène. Les monologues auraient pu être ennuyeux, mais ce n’est absolument pas le cas.

Encore un mot...

  • Nous sommes ici transportés dans un autre univers, qui nous montre qu’il y a peu, du chemin de l’ennui empli de raison à la joie trempée dans la déraison.

Une phrase

Une phrase ou deux, parmi tant d’autres qui expriment la folie qui s’empare d’un homme :

  • « Laisse tomber une petite larme sur sa tête douloureuse. Regarde comme on le tourmente ! Serre le pauvre orphelin contre ta poitrine ! Il n’a pas sa place sur la terre ! On le pourchasse ! Maman ! Prends en pitié ton petit enfant malade ! Hé, savez-vous que le dey d’Alger a une verrue juste en dessous du nez ? »

L'auteur

  • Nicolaï Vassilievitch Gogol (1809-1852) est né en Ukraine. A 19 ans, il est attiré par Saint-Petersbourg qui le déçoit très vite. Mais les nouvelles qu’il écrit sur l’Ukraine rencontrent un grand succès., dont Le Journal d’un Fou en 1835. 
  • Mais quand il écrit Le Revizor, suggéré par son ami Pouchkine, il est pris au piège de son succès et doit s’enfuir en Allemagne. 
  • Gogol écrit alors Les Ames Mortes avec de grandes difficultés, parcourt l’Europe, termine le deuxième tome, avant de tomber dans la folie  et de mourir à Moscou en 1852, en refusant tout soin et toute nourriture.

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