Le Jeu de l'Amour et du Hasard
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Thème
Sylvia, qui redoute de ne pas connaître le bonheur avec le mari souhaité par son père, obtient de Ce dernier l’autorisation de se faire passer pour sa propre suivante, Lisette. Ainsi pourra-t-elle observer son futur tout à loisir. Le père apprend très vite que le fiancé potentiel a eu la même idée. Il s’amuse avec son fils des péripéties qui ne manqueront pas d’advenir. Deux jeunes couples, de valets et de maîtres, vont ainsi se rencontrer. S’aimeront-ils en dépit des conventions sociales?
Points forts
1- Joli décor, vaste, partagé entre jardin et lieu scientifique. Le jeune metteur en scène, Benoît Lambert, passionné par la qualité de la langue de Marivaux, s’ingénie à en faire entendre la modernité, tout en soulignant l’aspect social précurseur.
2- La génération des amoureux est incarnée avec bonheur par de jeunes comédiens, pleins de fougue et de sincérité. Je tiens à saluer particulièrement Antoine Vincenot, très crédible et touchant en Dorante et Rosalie Comby, Lisette pleine de charme et de tendresse. Edith Mailaender est très juste ainsi que Malo Martin.
3- La qualité de la pièce, sa faculté de dépeindre avec finesse et justesse les émois amoureux chez les jeunes gens. Bien des choses ont changé depuis Marivaux, mais cette manière de dépeindre l’amour naissant fait toujours merveille.
Quelques réserves
Le beau décor s’avère parfois un peu vaste et fait quelquefois perdre de vue les comédiens.
Encore un mot...
Le Théâtre de l’Aquarium affiche une pièce peu jouée du vivant de son auteur, puis oubliée, et redécouverte au XXème siècle. C’est toujours un bonheur de la voir, quand elle est bien "traitée". Cette jeune troupe et leur spectacle ont bien des vertus.
Quoi d’étonnant que de voir en cette saison, trois Marivaux ensemble à l’affiche ? Rien, Marivaux- je le redis- étant sans doute l'auteur classique le plus actuel, avec Molière.
Une phrase
« Dorante : Lisette, quelque éloignement que tu aies pour moi, je suis forcé de te parler; je crois que j’ai à me plaindre de toi.
Sylvia : Bourguignon, ne nous tutoyons plus, je t’en prie.
Dorante : Comme tu voudras.
Sylvia : Tu n’en fais pourtant rien.
Dorante : Ni toi non plus ; tu me dis: Je t’en prie.
Sylvia : C’est que cela m’est échappé. »
L'auteur
Né à Paris, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688 – 1763) fut à la fois romancier, moraliste mais surtout auteur de comédies, sensibles et fines où l’amour tient une place prépondérante Il préfère travailler pour les Comédiens italiens, avec la célèbre Sylvia comme interprète fétiche. Sa célébrité commence avec « Arlequin poli par l’amour (1720) », puis ses chefs-d’œuvre : « la Surprise de l’amour (1722) », « La Double Inconstance » (1723), « Le Jeu de l’amour et du hasard » (1730) … Les personnages de femmes se déploient avec élégance dans son théâtre et Marivaux y révèle une connaissance profonde et intime de cet éternel féminin, notamment dans sa jeunesse, face à l’éclosion de l’amour. Il est l’auteur d’une quarantaine de pièce et membre de l'Académie Française. Il demeure l’un des cinq auteurs les plus joués à la Comédie-Française.
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