Le Jeu de l'Amour et du Hasard
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Thème
Il plait à Monsieur Orgon de songer à unir sa fille Sylvia avec Dorante, le fils d'un de ses bons amis. Cette dernière, inquiète et ne voulant pas s'engager plus avant dans l'ignorance de ce jeune homme, décide d'un stratagème pour mieux cerner la personnalité de son futur époux : elle va se faire passer pour sa servante et celle-ci va prendre l'identité de sa maîtresse. Mais ce que Sylvia ne peut pas deviner, c'est que son prétendant a eu exactement la même idée.
Seuls, Monsieur Orgon et son fils Mario sont au courant de cette double duperie et se gardent d'en parler, laissant le hasard décider des évènements.
Points forts
- Le plaisir de renouer avec le langage classique, avec ses expressions, désuètes parfois, mais si précises et si élégantes, avec des tournures de phrases sublimes. Ah l'imparfait du subjonctif...
- La mise en scène, alerte, de Catherine Hiegel, dépoussière et modernise entièrement le spectacle
- Le jeu des comédiens ; ceux-ci donnent l'impression de beaucoup s'amuser sur scène et de se réjouir du subterfuge.
Mention spéciale à Vincent Dedienne qui interprète un Arlequin vibrionnant et très moderne, un "faquin de valet", trublion de la plus haute fantaisie. On rit beaucoup lors de ses prestations
- Les costumes sont très soignés et les décors conviennent parfaitement à la pièce
Quelques réserves
Diantre, que nenni non point en vue !
Encore un mot...
Une fois de plus, Marivaux nous enchante avec ses idées saugrenues, son langage primesautier et fleuri, et son intrigue faussement légère. Il signe là une fois encore une épatante étude des moeurs de la vie au XVIIIème siècle, en épinglant au passage les petits travers de l'époque, le tout avec grande courtoisie et immense drôlerie. On passe une très bonne soirée en si galante compagnie !
L'auteur
Pierre Carlet de Chamblin de Marivaux (1688-1763) grandit en Auvergne, vient faire ses études de droit à Paris, fréquente les salons littéraires et écrit sa première comédie à 24 ans. Il publie quelques romans mais c'est comme auteur dramatique qu'il se fait connaître. En 1720, "Arlequin poli par l'amour" lui apporte le succès à la Comédie Italienne. Il confiera à cette dernière une vingtaine de comédies. Curieusement, ses pièces ne sont pas toujours très bien accueillies à la Comédie Française.
Par la suite, après l'écriture d'une cinquantaine de pièces, de romans et d'essais, il conquiert la faveur du public, avec notamment "Les Surprises de l'amour" (1727), "La double inconstance" (1723), "Le jeu de l'amour et du hasard" (1730) et "Les fausses confidences" (1737).
Il donne une nouvelle tonalité à la comédie en affinant les thèmes choisis et utilise ses pièces pour brosser un portrait de la façon de vivre de cette époque.
Il a été élu à l'Académie Française en 1742.
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