Le Fantômes de la rue Papillon

Un beau thème, assez mal traité
De
Dominique Coubes
Mise en scène
Dominique Coubes
Avec
Michel Jonasz, Samy Seghir, et la participation amicale de Judith Magre
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre du Gymnase
38 boulevard de Bonne Nouvelle
75010
Paris
0142467979
Jusqu'au 30 avril du mardi au samedi à 20H, dimanche à 18h.

Thème

Depuis le 16 Juillet 1942, Joseph erre dans le ciel de la rue Papillon. Sur son banc, il assiste à la vie de sa rue, qu’il a quitté le jour ou il a été tué par un policier français, venu l’arrêter pour le conduire avec sa femme et ses enfants au Vel d’Hiv.
 
75 ans plus tard, au même numéro de la rue, Haissa, un jeune français d’origine algérienne est victime, lors d’un contrôle de police, d’une bavure qui va lui coûter la vie.
 
Dés lors, Il rejoint Joseph sur le banc des fantômes de cette rue.

Après un long moment d’incompréhension et de refus de cette situation, Haissa va faire connaissance avec Joseph. Ils se racontent leurs vies, leurs destinées et difficultés.
Joseph demande à Haissa de trouver ce qu’il est advenu de sa famille arrêtée avec lui le jour où il a été tué.

Au gré de ses recherches, Haissa va comprendre que la famille de Joseph a disparu, et découvrir l’horreur de la Shoah.

On aura compris que le propos de l'auteur est d'alerter le spectateur sur les méfaits du racisme, la stigmatisation ethnique ou religieuse, le non respect des différences, phénomène récurrent au delà des époques et des générations.

Points forts

Essentiellement, l’interprétation tout en subtilité de Michel Jonasz, et celle de Samy Seghir, très convaincant.

Quelques réserves

- Un longue série de poncifs -dont les méchants policiers qui tirent sur les gentils et jeunes rebeux- pendant les 45 premières minutes, qui m’ont semblé interminables; impression accentuée par l’absence de « texte ».

- Comment l’auteur nous emmène-t-il vers l’un des principaux sujets de la pièce? Grace à un ipad « emprunté » par Haissa dans une grande surface, et à une connexion internet parfaite dans le monde intemporel des fantômes, lesquels permettront à Joseph de découvrir la disparition des siens et l’horreur de la Shoah !
Cette évocation par quelques photos des camps de concentration et une vidéo sur le procès de Nuremberg m’a semblé un peu « courte » compte tenu de la gravité du sujet.

- J’ai vraiment regretté que la seconde partie de la pièce soit traitée, me semble-t-il, sans réflexion profonde sur ce thème grave, mais en naviguant au travers d’un ensemble de banalités sur Dieu, les collabos, les juifs, les arabes etc...

- Enfin le portrait du jeune Haissa avec ses 100 mots de vocabulaire (dont la fameuse exclamation « Sa Race ! »,  qu’il utilise avec un fort accent, pour indiquer son mécontentement, comme insulte ou ponctuation) relève de la caricature.

On peux être jeune, beur et ne pas être illettré, même en banlieue...

Encore un mot...

Un thème universel, le respect de nos différences, traité de manière plutôt simpliste et sans émotion.

Une phrase

- Joseph : « 6 millions d’arabes en France ! Mais comment en êtes-vous arrivés là?"
- Haissa : « Oui, certains disent que c’est trop »

- Joseph : « Léon Blum »
- Haissa : « Non, Dany Boon»...

On n'est pas obligé de s'extasier...

L'auteur

Dominique Coubes est scénariste. Il a travaillé six ans avec Didier Bourdon comme directeur artistique; et travaille depuis 2003 pour le Théâtre du Gymnase. Il a écrit plusieurs pièces et signé de nombreuses mises en scène dont celle de cette pièce.

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