LE FAISEUR DE THEATRE

Résister…. à la folie
De
Thomas Bernhard
Durée : 1h15 environ
Mise en scène
Chantal de La Coste
Avec
Hervé Briaux, Patrick Dozier, Quentin Kelberine, Séverine Vincent
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 Boulevard du Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 21
Jusqu’au 1er mai, du mardi au samedi à 21h. – Dimanche 15h. Pas de date d’arrêt programmée.

Thème

• Bruscon, auteur dramatique et acteur d’État, doit jouer sa pièce, La Roue de l’histoire, un chef d’œuvre absolu à ses yeux… mais ce soir il va la donner à Utzbach, un « trou » selon lui où règne le « néant culturel absolu ». 

• Tout le long des préparatifs dans l’auberge où doit se tenir le spectacle, le dramaturge se plaint des conditions indécentes dans lesquelles il est contraint d’exercer son art. Il prend tour à tour, l’aubergiste, sa femme, ses enfants à témoin de la situation abjecte dans laquelle il se trouve. Ses reproches et ses critiques acerbes n’épargnent personne, pas même les habitants jusqu'au  capitaine des pompiers, qu’il accuse par avance de saboter son spectacle...

Points forts

• Le talent d’Hervé Briaux, en Bruscon irascible, dictatorial, cruel,  et désespéré. La présence de ce bouffon qui tente de rester digne et debout, rend tout ce qui l’entoure misérable ou dérisoire. Un grand numéro d’acteur, bien servi il est vrai par le jeu de ses comparses souffres douleur.

• La mise en scène de Chantal de La Coste qui dans une grande économie de moyens réussit à rendre l’étrange atmosphère de cette pièce. Dans cette petite salle d’auberge minable elle fait cohabiter la démesure délirante du comédien avec les odeurs de bouillons aigre et les vieilles photos jaunies du Führer ...

Quelques réserves

Bien que donnée ici dans une version allégée, la pièce conserve quelques longueurs. Sans doute sont-elles nécessaires pour faire passer l’idée d’un théâtre vain ou impossible.

Encore un mot...

Jouer malgré tout, jouer quand même.

Une phrase

« Le théâtre est une perversité plusieurs fois millénaire dont l’humanité raffole et elle en raffole si fort parce qu’elle raffole si fort de son mensonge
et nulle part ailleurs dans cette humanité le mensonge n’est plus grand et plus fascinant qu’au théâtre. »

L'auteur

• La jeunesse de THOMAS BERNHARD (1931-1989), dramaturge autrichien est éclairée par un grand-père écrivain qui lui donne le goût de la littérature. Il est marqué très tôt par une scolarité dans un centre d’éducation national-socialiste, lors de l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie au printemps 1938.

•  Adulte, après avoir été journaliste, il se consacre à l’écriture de poèmes, récits, romans et pièces de théâtre. Il est l’auteur, entre autres, des pièces Avant la retraite, Le Président, La Société de chasse, Le Faiseur de théâtre. Heldenplatz (Place des Héros) … 

• Son œuvre sulfureuse est imprégnée de ses rapports complexes et violents avec l’Autriche. Il attaquera vigoureusement l’hypocrisie typique de la ville de Salzbourg, qu’il voit comme une prison fondée sur la religion, qui refuse d’abandonner les valeurs nationales-socialistes. Dans son testament, il interdit la diffusion et la représentation de ses œuvres pendant cinquante ans. Disposition que ses héritiers annuleront par la suite.

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