Le Dindon
Infos & réservation
Thème
Deux jeunes femmes ont juré de prendre un amant si leurs maris les trompaient. Mais ce qui va compliquer le propos c’est que de multiples autres personnages aussi variés qu’incongrus, vont intervenir ; autant de grains de sables dans les rouages de ce vaudeville revisité par deux équipes de jeunes élèves acteurs, le tout sur un mode très survolté.
Points forts
1 – Georges Feydeau. L’auteur est un tel génie que l’on peut le bousculer un peu – et là on le bouscule – mais son inventivité demeure et le public rit.
2 – J’ai eu l’impression que le rôle du valet de chambre avait été amplifié par l’adaptation; ce qui lui confère un caractère de bavard incontrôlable et impénitent, toujours à contretemps. Si c’est le cas, cela fonctionne...
3 – Le couple Vatelin est crédible. J’évoque les acteurs qui jouaient le soir où j'y étais- le 14 juin-, car il y a deux équipes. La jeune comédienne qui interprétait Lucienne, ce même soir, a de jolies qualités.
Quelques réserves
Trop utiliser certaines idées de mise en scène, comme l’aspect « rocker agité » avec accent italien en prime, pour le personnage de Pontagnac, rend son rôle de séducteur peu crédible. On pense à La Fontaine : « Ne forcez pas votre talent… ».
Encore un mot...
Un spectacle divertissant, plutôt réservé à un jeune public, pour lui faire découvrir que Feydeau n’est pas une vieille barbe. Cette bande de jeunes acteurs n’est pas très expérimentée, mais bien sympathique.
Une phrase
« PONTAGNAC : Oh ! bien ! Vous savez ce que c’est !… un beau jour, on se rencontre chez le Maire… on ne sait comment, par la force des choses… Il vous fait des questions… on répond « oui » comme ça, parce qu’il y a du monde, puis, quand tout le monde est parti, on s’aperçoit qu’on est marié. C’est pour la vie. »
L'auteur
Je cite Sacha Guitry pour dépeindre Georges Feydeau, grand vaudevilliste, né en 1862 et mort en 1921 :« Je pense qu’aucun homme, jamais, ne fut plus favorisé que lui par le Destin. Il avait, dans son jeu, tous les atouts : la beauté, la distinction, le charme, le goût, le talent, la fortune et l’esprit. Puis, le Destin voulant parachever son œuvre, il eut ce pouvoir prodigieux de faire rire… D’autres, me direz-vous, l’avaient eu avant lui et d’autres l’ont encore, ce pouvoir, (…) mais lui, Georges Feydeau, ce qu’il avait en outre, et sans partage, c’était le pouvoir de faire rire infailliblement, mathématiquement, à tel instant choisi par lui et pendant un nombre défini de secondes".
Ajouter un commentaire