Le dernier relais
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Thème
• Solidement installé derrière le comptoir d’un rade situé en bord d’autoroute - quelque part du côté de “Beaufland“ - le patron du Dernier relais vient de se voir remettre par Burger King un chèque d’un million d’Euros pour le rachat de ce qui lui tient lieu de restaurant.
• Raymond Bauché attaque alors sa dernière journée de travail, au cours de laquelle défilent une galerie de personnages qui ont connu, animé et marqué les lieux : outre le Clochemoute et Alexia (la « croqueuse d’hommes d’aires de repos »), débarquent successivement Arthur Rimbeauf, Enguerrand et le petit Basile, un poil inquiétants, sans oublier le zadiste du coin, flanqué de ses canidés Béru et Capsule.
Points forts
En milieu de semaine, alors que la grève des transports bat son plein à Paris, on se bouscule encore pour aller applaudir B. Tranié et ce n’est que justice, car le spectacle qu’il propose est, dans son genre, une réussite.
• L’un des atouts du Dernier relais tient à la prestation très convaincante, toute en mouvement et en métamorphoses de B. Tranié, qui manifeste une belle assurance et une grande aisance à endosser des rôles différents.
• Lui et son compère Sahebdine parviennent également à éviter l’un des défis des seuls en scène, qui tient à la manière d’amener et d’enchaîner les punchlines. Ils évitent toute précipitation, qui risquerait de faire disparaître toute vraisemblance de la parole comique.
• Des apparitions sont plus saisissantes que d’autres : ainsi le “petit Basile“ fait rire tout en mettant mal à l’aise avec un art consommé de la transgression, dans laquelle peu de comiques se risquent de nos jours ; le zadiste, fan de Gaïa déesse de la Terre, n’engendre pas la mélancolie ; quant à Arthur Rimbeauf, sa seule apparition déclenche une ovation, car cette figure est manifestement très populaire auprès des aficionados de Tranié.
• Le medley final des “saluts (au public) les plus gênants“ laisse penser que le duo n’est pas prêt de se prendre au sérieux...
Quelques réserves
• Bien sûr, il y a ici ou là des facilités dans lesquelles tombent parfois les concepteurs du Dernier relais : le gimmick de la Suze du Clochemoutte revient de manière un peu trop appuyée avant de se résoudre ; des passages un peu trop « pipi-caca » pourraient être évités, et laissés à Bigard.
• La galerie de portraits proposés peut traduire une certaine forme de mépris social assez dérangeant, car si l’on y regarde de près, c’est “la France d’en bas“ qui est raillée, celle des gilets jaunes, mêlés et assimilés aux épaves de bistrot, aux matamores d’aires de repos, bref des existences sans but ni consistance, soutenues par une sociabilité de comptoir, à grands renforts de tournées et d’ardoises non réglées.
Encore un mot...
En dépit des “hénaurmités“ proférées aux heures ouvrables, il flotte comme un parfum de nostalgie avec la fermeture du Dernier relais, un de ces rades à Brèves de comptoir comme il en disparaît quotidiennement.
Une phrase
« C’est un peu le Planet Hollywood de la région, ici, non ? » (Alexia)
« Devant le Top 14, la poche à chouquettes à l’air... » (Arthur Rimbeauf)
« Penne à l’arrabiatta, ça veut dire “z’guègue“ en Arabe ! » (Eric, soit-disant régisseur principal d’Eros Ramazzotti)
L'auteur
Benjamin Tranié fit partie de La Grosse Émission sur la chaîne Comédie Plus (2015 et 2016). En 2017, il chroniqua sur Radio Nova dans l’émission Les 30 Glorieuses, et contribua durant deux ans au succès de la comédie Ben Hur. Tranié apparait sur France 4 depuis 2018 dans un rôle récurrent pour la série Like Moi ! et la même année, il lance son seul en scène Le dernier relais, co-écrit avec son complice Zaïd Sahebdine. Il est fréquemment invité sur Canal + dans le JT pressé et le J+1. En hommage à l’inoubliable Pierre Bellemare, il lance son premier podcast Tranié Raconte en août 2019.
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