Le déni d'Anna
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Thème
Comment parler de la mort? Epuisé par la longue maladie de sa femme, écrasé de chagrin après son décès, un père de famille ne sait comment parler à ses deux jeunes enfants de 10 et 13 ans. Comment leur expliquer l’insoutenable : la disparition de leur mère une nuit pendant qu’ils dormaient? Quels mots mettre sur cette tragédie?
Cette pièce parfois grinçante, souvent touchante et juste, qui se déroule sur vingt ans, montre avec finesse que ce qui est non-dit, évité, est souvent plus dévastateur que la réalité.
Devenus adultes, les enfants reviendront enterrer eux-mêmes leur mère et la mettre là où elle aurait du être : au cimetière.
Points forts
La troupe d’acteurs. Benjamin Egner (le père), Mathias Guallarano (le fils), Cécile Magnet (la grand-mère) ou Sandra Parra (la fille) ne tombent jamais dans la caricature ou dans le grotesque que pourraient induire certaines scènes (le repas en famille, la préparation des menus, le pic-nic sur la tombe…). On sort de là le cœur serré devant cette famille ordinaire prise au piège d’une situation extraordinairement dramatique.
Quelques réserves
Aucun. L’ exiguïté de cette salle du Lucernaire située au premier étage et surnommée le Théâtre Noir et la simplicité de la mise en scène pourraient laisser augurer d’un spectacle au rabais. Il n’en est rien. Une table, quelques chaises, deux lits, un frigidaire… et le tour est joué. Comme quoi, le théâtre n’est pas -seulement- affaire de moyens mais d’intelligence des mots et d’engagement des acteurs au service d’un texte. Un mot aussi pour la musique lancinante de Daniel Jéa, présent sur scène avec sa guitare.
Encore un mot...
Un thème sombre, une histoire poignante qui peut concerner chacun d’entre nous.
C'est dérangeant mais subtil.
Une phrase
« C’est une bonne chose de finir par enterrer sa mère ».
L'auteur
Comédienne formée au théâtre National de Montpelier puis à l’Ecole du Passage à Paris, Isabelle Jeanbrau est une actrice très complète qui s’est illustrée aussi bien dans des comédies d’auteurs ( Feydau, Obaldia ou Molière) que dans un registre plus dramatique.
Plus récemment elle s’est essayée au one woman show ("Dans la vie de mon chien") et à la mise en scène de ses propres textes ( "Le vestiaire").
Il y a quelques mois, elle a proposé une première lecture de sa pièce, alors en cours d’ écriture, à l’équipe du Lucernaire qui , enthousiasmée , l’a immédiatement programmée. "Le déni d’Anna » est finaliste du Prix Lucernaire-Laurent Terzieff-Pascale de Boisson.
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