Le Ciel de Nantes
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Thème
• Le ciel de Nantes, c’est le film que l’auteur n’a jamais tourné. Trop douloureux puisqu’il met en scène une partie de sa famille dans un grand déballage, où les colères et les règlements de compte alternent avec les effusions de tendresse et les marques d’amour.
• L’action se déroule dans un de ces vieux cinémas aujourd’hui disparus où le « petit » Christophe leur présente le film qu’il a tourné sur eux, exhumant sa propre vision d’une histoire familiale compliquée d’où émergent des destins dramatiques puisque la plupart sont morts, dont deux se sont suicidés.
• Dans la famille Honoré, demandez par exemple la grand-mère - Mémé Kiki - matriarche d’une famille tour à tour décomposée et recomposée, avec ses deux fils issus d’un premier mariage, plus un fils et une fille issus de son second mariage - interprétée par son fils à la ville – avec un policier espagnol et l’auteur.
• Trois générations dans un écheveau inextricable de rancœurs et de non-dits mais aussi de moments de grâce et d’apaisements.
Points forts
• Encore une affaire de famille, mais traitée avec une telle maestria que Le ciel de Nantes renouvelle le genre.
• Le dispositif scénique est original, sans tomber dans la maniérisme, lorsqu’une utilisation maniaque de la vidéo laisse trop souvent perplexe. Même s’il elle est omniprésente, la vidéo vise toujours à apporter un éclairage, un contrepoint original sur les événements tels qu’ils sont vus et racontés à postériori.
• On le comprend rapidement, ce film n’existe pas en dehors de la tête de l’auteur, qui n’a jamais réussi à le tourner : trop difficile, trop d’affect, impossible à incarner par des acteurs qui ne pourront jamais être les personnages réels.
• La pièce évolue en équilibre constant entre drame et comédie et c’est l’un des paris réussis de l’auteur-metteur en scène que de ne jamais tomber dans le pathos ou le ridicule où un excès d’effets l’aurait conduit. Honoré cherche constamment l’humour et le clin d’œil complice dans les destins tragiques et les révélations les plus sordides.
• La pièce aurait aussi bien pu s’intituler Une famille française, tant on imagine que cette famille porte en elle les fêlures, les tourments et le besoin irrépressible de s’aimer malgré tout.
Quelques réserves
Aucune.
Encore un mot...
• Si vous avez vu les Idoles du même Christophe Honoré, créé en 2019 à l’Odéon et grande réussite critique et public, tentative de renouer avec le passé artistique de ses vingt ans – c’est-à-dire les années 1990, les années Sida – vous ne serez pas surpris par cette plongée dans son histoire familiale.
• Après s’être penché dans les œuvres des idoles qui l’ont façonné en tant qu’artiste, il se jette à corps perdu dans cette fresque familiale intimiste en questionnant son passé intime.
Une phrase
Marie-Do [fille issue du second mariage, suicidée] :
« Je pense à vous tous les jours. Même si jour après jour, je perds l’expression de vos visages, et même les souvenirs, ça s’embrume de plus en plus … Plus je me rapproche du moment où je vais vous rejoindre, plus la mémoire s’éteint … Je pense à vous comme des ombres. »
L'auteur
• Écrivain, réalisateur, scénariste, Christophe Honoré a vécu son enfance et son adolescence à Rostrenen en Bretagne. Après des études de Lettres modernes et de cinéma à Rennes, il s’installe à Paris, où il publie son premier livre pour enfants. Il ne cessera ensuite de s’emparer de tous les arts narratifs, avec un goût certain pour la métamorphose.
• Il publie plusieurs romans – aux éditions de l’Olivier –, collabore aux Cahiers du cinéma et participe à l’écriture de scénarii avant de passer à la réalisation en 2002. Il écrit également pour le théâtre avant de passer à la mise en scène.
• En 2017, il conçoit un projet d’auto-fiction autour de la transmission et de l’héritage homosexuel. Avec Le ciel de Nantes, il poursuit dans cette veine autobiographique avec le récit de sa famille sur trois générations.
Commentaires
Une incroyable mise en scène, des acteurs formidables, je pense que beaucoup se sont reconnus dans cette pièce qui n’en n’est pas une, une œuvre autobiographique, un tableau de la vie , bravo, magnifique, peut être un poil trop long,´mais plus c’est bon. J’ai adoré. À voir absolument.
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