Le Chien
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Thème
"Le Chien" est tiré du recueil « Les Messieurs de Bruxelles »: un petit bourg du Hainaut, en Belgique, Samuel Heymann, l’ancien médecin du village que tout le monde connaît, ou croit connaître, vient de se donner la mort et ceci cinq jours après celle, accidentelle, de son chien. Une histoire et un subtil suspens vont nous faire entrer dans une intimité ignorée et curieusement protégée par ce chien.
Un de ses rares amis, un écrivain, va recevoir une lettre écrite par Samuel, juste avant sa mort, pour lui livrer son histoire, afin qu’il la transmette à sa fille, avec précaution, car il ne lui a jamais parlé de ce passé.
On a évidemment envie de comprendre le comportement de cet homme seul et fermé, qui vit une complicité énigmatique avec son chien; qui fut, semble-t-il, son seul confident.
La lettre va nous éclairer sur le secret de son passé et sur l’origine et les raisons de cette quasi intelligence avec « Argos », son chien depuis… plus de 50 ans (!), depuis, qu’emprisonné à Auschwitz, en janvier 45, il vit trois soldats allemands jouer avec un chien dans la neige…
Points forts
- Une pièce fondée sur le non-dit des histoires personnelles. Des passions invisibles et non avouées, autant de choses qui peuvent rendre un proche inaccessible. Mais c’est surtout la force qui unit cet homme et ce chien, dans une complicité improbable, qui va déclencher la curiosité et l’émotion. La révélation, pour un homme humilié et perdu dans un enfer, de sa propre valeur par le simple comportement d’un chien; un chien qui, à son retour de l’enfer, l’empêche d’assouvir sa vengeance, l’aide à conserver son humanité et à pardonner lorsqu’il se trouve face à face avec celui qui l’a dénoncé.
- Le comportement de deux êtres, homme et animal, empreint d’une forte sensibilité et… d’une grande fidélité.
- La qualité du texte, la mise en scène sobre, et le jeu mesuré et puissant des comédiens laissent au spectateur toute son imagination pour illustrer tant le lieu des propos, que ceux parcourus par Samuel au cours de sa vie. Ce n’est pas un dialogue, c’est une histoire à la fois racontée et vécue et très bien interprétée.
Quelques réserves
La sobriété du décor et le mode de narration de l’histoire, certes avec très grand talent, peuvent perturber les amateurs d’un théâtre plus commun.
Encore un mot...
La complicité, souvent banale, entre un homme et un chien est ici exprimée de façon absolument inattendue et porteuse de valeurs « humaines » remarquables.
Une phrase
« Si les hommes ont la naïveté de croire en Dieu, les chiens ont la naïveté de croire en l’homme »
L'auteur
Eric-Emmanuel Schmitt, né en 1960, normalien, agrégé de philosophie, s’est fait connaître au théâtre avec Le Visiteur, devenu un classique du répertoire international. D’autre succès ont suivi : Variations énigmatiques, Le Libertin, Hôtel des deux mondes, Petits crimes conjugaux, Mes Evangiles, La Tectonique des sentiments, Kiki Van Beethoven, entre autres. Ses pièces ont été récompensées par plusieurs Molière et le Grand Prix du théâtre de l’Académie française. Par ailleurs on lui doit une production littéraire importante qui rencontre un grand succès, avec notamment : L’évangile selon Pilate, l’Enfant de Noël, La part de l’Autre, Ma vie avec Mozart, Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent, Odette Toulemonde et autres histoires, Concerto à la mémoire d’un ange, qui reçut le Prix Goncourt, et dernièrement : La nuit de feu.
En 2016 Eric-Emmanuel Schmitt a été élu, à l’unanimité, membre du jury du Prix Goncourt.
C’est l’un des auteurs francophones les plus lus et les plus représentés dans le monde.
Il vit à Bruxelles et siège à l’Académie Royale de la langue et la littérature française de Belgique, succédant ainsi à Colette et à Cocteau.
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