LE CANARD A L'ORANGE
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Thème
L'éternel trio, le mari, la femme et l'amant, mais cela se passe en Angleterre, avec élégance et humour. Hugh Preston, animateur vedette de la télévision, prend conscience, un vendredi soir, que son épouse, Liz, irréprochable depuis 15 ans, a un amant et qu'elle veut non seulement divorcer, mais partir le lundi matin. Il offre à son épouse de prendre les torts à sa charge pour se faire prendre en flagrant délit d'adultère avec sa secrétaire, à condition d'inviter l'amant à passer le week-end à la maison.
Points forts
1 – La pièce est un chef d'œuvre du genre ; remarquablement écrite ; elle est aussi adaptée par un grand auteur dramatique. Le résultat est évident. C'est fin, très drôle, on ne cesse de rire. Les répliques fusent dans un rythme pétillant et entraînant. Du grand art. Nicolas Briançon a fait les coupures qui s'imposaient. La pièce dure presque deux heures, mais on ne s'ennuie pas une seconde.
2 – La distribution est excellente et totalement moderne. Anne Charrier est exquise, drôle et touchante, sans jamais faire «dadame », Alice Dufour est délicieuse de charme et d'humour, Sophie Artur est elle aussi cocasse et très actuelle. Il est amusant d'avoir conféré au bellâtre de service (l'amant, le très crédible François Vincentelli) une ascendance belge avec un léger accent. Il joue le rôle avec une sorte de susceptibilité d'enfant boudeur, qui accentue encore le comique de la situation.
3 – Nicolas Briançon est à la fête et nous aussi. Il se révèle de pièce en pièce, comme l'un des grands acteurs comiques de sa génération. Comme il est très intelligent, son sens comique est très fin, mêlé d'un humour parfaitement en situation pour ce personnage qui, certes a trompé sa femme, mais dans la douleur, et souffre réellement de la voir partir. Il joue le tout pour le tout dans un rythme endiablé. Narquois, virevoltant, tourbillonnant, il est tout simplement irrésistible.
Quelques réserves
Vraiment, je n'en vois pas. Il n'est que de voir le public sortir heureux après des applaudissements scandés pour en être assuré..
Encore un mot...
Une pièce d'un grand auteur anglais, adaptée par un grand auteur français aujourd'hui disparu, ça laisse à découvrir ou retrouver un divertissement élégant, irrésistiblement drôle, sans vulgarité, avec une belle écriture. Cela fait du bien. Certes c'est anglais, et nos amis britanniques sont très doués dans le genre. Je connais la pièce par cœur pour l'avoir souvent vue. Je ne m'en lasse pas, surtout dans de telles conditions. Je ne puis m'empêcher de penser à « Adorable Julia », d'après Somerset Maugham, également adapté par Marc-Gilbert Sauvajon, qui laisse à tous un merveilleux souvenir.
L'auteur
William Douglas Home (1912-1992), né en Ecosse, fut comédien avant de devenir l' auteur d'une cinquantaine de comédies légères et aristocratiques.
Marc-Gilbert Sauvajon, (1909-1985) brillant auteur, adaptateur, avec plus de 95 films à succès à son palmarès, passait pour un maître du dialogue. Il fit de remarquables adaptations qui furent des triomphes et écrivit de nombreuses pièces qui en firent autant: « Treize à table », « Tchao » etc....
Commentaires
Mais bien-sûr qu'il y a une critique à faire ! Bien que nous ayons passé un excellent moment, j'y suis venu avec dans la tête le duo Jean Poiré / Alain Lionel. Je ne comprend pas pourquoi avoir sacrifié le personnage un peu snobinard de Brownlow si efficace au profit d'un accent belge, plaisant certes mais qui affaiblit le côté "classe" de la pièce. Ca passe pour un spectateur qui ne connait pas la pièce, mais reste en travers de la gorge d'un initié. Bien...mais dommage quand même.
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