Le Birgitt Kabarett #6
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L’ accueil est souriant et chaleureux : deux maîtresses de cérémonie, quatre comédiennes - chanteuses vous invitent à prendre place autour de petites tables, tout en sirotant le jus de fruit ou le verre de vin généreusement offert à l’ entrée. Sur scène, un pianiste et un contrebassiste égrènent les premières notes, dans une ambiance de café- concert. D’ emblée, le ton est donné : ce sera à la bonne franquette…
Pourtant l’ actualité est morose, sombre,un tantinet désespérante. C’ est pourquoi les deux animatrices, qui ont couché en quelques semaines sur le papier, une flopée de saynètes et chansons satiriques, s’ interrogent dans leur cuisine : fallait - il encore une fois se livrer, sans filet, à cet exercice périlleux et éphémère? Oser brocarder les gens qui font l’ actualité ?
La réponse fuse : on y va, car « seule la persévérance permet de surmonter l’ épreuve. » Après un Hymne à la joie chanté dans la salle en allemand et en français, début du tir aux pigeons sur les politiques de tout poil, valse des perruques et des costumes, allers-retours entre la salle et la scène. Tiens, voici Macron affublé d’ un casque virtuel, Hollande au ventre proéminent qualifié de « fraise des bois » et d’ autres figures encore de la scène politique. Pour Bruno Retailleau, le couplet de la chanson martèle « travail, famille, patrie », puis décoche un uppercut : « il faut remettre l’ église au centre du village. » Succès facile assuré.
Points forts
De la bonne humeur, de l’ énergie à pleine brassée. Des comédiennes qui jouent goulument, avec plaisir, et cela se voit.
Un quizz décliné avec les spectateurs portant sur de vraies citations politiques.
Quelques réserves
Des personnages caricaturaux (Marine Tondelier et son bonnet de laine tricoté main) , des répliques qui tombent à plat, insuffisamment écrites ou ciselées : bref, un texte un peu plat…
Certes on est loin de la mécanique à la Feydau, mais on est aussi aux antipodes des mots d’ esprit de Jean Amadou et des chansonniers de jadis. ndelier et son bonnet de laine tricoté main) , des répliques qui tombent à plat, insuffisamment écrites ou ciselées : bref, un texte un peu plat…
Certes on est loin de la mécanique à la Feydau, mais on est aussi aux antipodes des mots d’ esprit de Jean Amadou et des chansonniers de jadis.
Encore un mot...
- Le défi était d’ envergure : quatre semaines pour écrire une trame et des chansons originales , quinze jours pour apprendre les rôles, quelques heures pour répéter. Une course contre la montre, mais où le jeu des comédiennes s'essouffle. Il est vrai que le spectacle affligeant de la vraie scène politique française ne favorise pas l’ inspiration.
Une phrase
Ou plutôt une chanson :
« On se présente sur des listes
Avec un sentiment gaulliste
On écoute quand on nous parle
Avec l’humilité de Charles
On aime à se dire gaulois
Et si le récit est simpliste
Le devoir dépasse le droit
C’est dans le sang on est gaulliste. »
L'auteur
• Julie Bertin et Jade Burlot ont créé le Birgit Ensemble en 2014. L’équipe s’est formée après la présentation d’un premier projet, Berliner Mauer, vestiges.
• La forme de ce spectacle éphémère de cabaret vise, comme son nom l’indique, à se réinventer sans cesse.
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