L’avare
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Thème
Un paterfamilias avare, avide de possession, égoïste et tyrannique, tient sa maisonnée et sa famille sous son diktat.
Chacun cherche à s’en affranchir, mais il va falloir faire assaut de ruses et de combines pour arriver à bout du vieillard pingre et cupide.
Points forts
L’interaction avec les spectateurs. Vous qui rêviez enfant en jouant vos histoires avec un bout de drap ou un vêtement quelconque, un objet auquel vous donniez une autre vie, qui une épée, qui un miroir, qui une couronne… Ce spectacle est pour vous ! En effet, dans un magnifique travail de troupe, tout ce que vous apporterez avec vous (objets divers : tissus, vêtements… ) et dont vous vouliez vous débarrasser, offrez-les donc à la troupe. Ce matériau va être réutilisé et transformé sous vos yeux en costumes, accessoires, décor ! On assiste en direct au travail de ces “essentiels-invisibles“ (costumiers-scénographes- accessoiristes-éclairagistes) qui vont donner une vie de théâtre à tout cela.
La scénographie et l’ingéniosité de tout un dispositif dans lequel Les comédiens se métamorphosent au fur et à mesure - de leur première apparition en sous-vêtements, habillés au fil de la pièce - en caractères de la comédie. Seul le maitre des lieux porte un habit, les autres devant se débrouiller.
Soulignons la jubilation communicative des interprètes à interpréter cette comédie, dont Clément Poirée souligne à la fois la farce et la cruauté. La synergie de jeu est telle qu’on ne peut distinguer tel ou telle, tant ils sont tous excellent-e-s.
Un texte toujours plus vivant, grâce notamment à l’originalité du propos de Clément Poirée, qui donne un souffle particulier à l’œuvre de Molière. Elle sonne bien comme un manifeste et un cri de liberté d’une jeunesse contrainte et maltraitée face un homme qui s’enferme dans les codes de sa génération et n’en veut pas sortir.
Quelques réserves
Pas vu.
Encore un mot...
Une démarche éco-responsable certes, mais qui nous prouve bien le pouvoir de l’imagination et de la création propres à l’art de la scène.
Vous assisterez forcément à une représentation unique grâce à la singularité de la proposition artistique qu’on pourra revoir autant de fois qu’on voudra. Ne soyez pas “avare“ de votre plaisir et faites-le partager au plus grand nombre, car c’est un enthousiasmant début de saison théâtral auquel nous convient La Tempête et Clément Poirée.
Une phrase
Harpagon : « Je voudrais bien savoir, sans parler du reste, à quoi servent tous ces rubans dont vous voilà lardé depuis les pieds jusqu’à la tête et si une demi-douzaine d’aiguillettes ne suffit pas à attacher un haut de chausses ? Il est bien nécessaire d’employer de l’argent à des perruques, lorsqu’on peut porter des cheveux de son cru, qui ne coûte rien. »
Valère : « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. »
Maitre Jacques : « C'est être d'un naturel trop dur que de n'avoir nulle pitié de son prochain. »
La Flèche : « Ah, l'odieux vieillard ! Donner est un mot pour qui il a tant d'aversion qu'il ne dit jamais « Je vous donne » mais « Je vous prête le bon jour. »
L'auteur
Grand créateur de formes dramatiques, interprète du rôle principal de la plupart de ses pièces, Molière a exploité les diverses ressources du comique — verbal, gestuel et visuel, de situation — et pratiqué tous les genres de comédie, de la farce à la comédie de caractère. Il a créé des personnages individualisés, à la psychologie complexe, qui sont rapidement devenus des archétypes.
Observateur lucide et pénétrant, Molière peint les mœurs et les comportements de ses contemporains, n'épargnant guère que les ecclésiastiques et les hauts dignitaires de la monarchie, pour le plus grand plaisir de son public, tant à la cour qu'à la ville.
- Loin de se limiter à des divertissements anodins, ses grandes comédies, comme L’Avare, remettent en cause des principes d'organisation sociale bien établis, suscitant de retentissantes polémiques et l'hostilité durable des milieux dévots.
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