L’art de Suzanne Brut
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Thème
Il est difficile de parler de thème, à proprement parler, à propos de cette pièce. C’est plutôt un esprit, un souffle, une âme qui jaillit. L’âme d’une femme un peu simple d’esprit, un peu sauvage, à l’accent du terroir ! Elle est cloîtrée dans un couvent du Périgord occupé par les allemands. Elle y est bonne à tout faire. Sa parole est toute intérieure. Les blessures de sa vie sont telles qu’elle se réfugie dans un monde mystique et ne s’adresse plus qu’à la Vierge Marie et à Sainte Jeanne. N’ayant pas les mots, elle peint, c’est sa manière à elle de faire du bien... A sa façon, avec tout ce qu’elle trouve pour faire de la couleur, de la matière, du réalisme, du bonheur, sous la protection de ses Saintes…
Points forts
- Quelle merveilleuse comédienne ! Quelle interprétation ! Marie-Christine Danède s'efface derrière ce personnage d’une humanité, d’une tendresse, d’une intimité, d’une profondeur qui nous submergent.
- La mise en scène de Christophe Lidon est intéressante. L’action est entièrement centrée sur une sorte de haut plot rond sur lequel des couleurs, des coulures défilent pour intensifier les scènes de sa vie, que Suzanne nous décrit. La lumière plonge sur cet ensemble, le quasi noir autour, comme pour nous montrer l’univers clos qu’elle s’est fabriqué pour ne pas se laisser corrompre, pour se protéger de l’extérieur. Son regard à elle est au-delà. Ce socle, d’ailleurs, la fait monter d’un cran, la rapproche de ses deux Saintes qui sont ses seules interlocutrices.
- Quant à ce nom, Suzanne Brut, il a été imaginé par l’auteur pour nous permettre de comprendre ce qu’est l’Art Brut. Sortir de la culture, faire ressortir ses émotions, se servir de son instinct, de son imagination, voire de ses obsessions et faire de cet art, un art hors normes. C’est exactement ce que fait Suzanne…
Quelques réserves
Toute concentrée sur cette petite personne, je n’en n’ai pas trouvé...
Encore un mot...
Il y a une pureté dans tout cela, qui fait du bien. Une poésie aussi… Et puis, c’est un hommage à la différence.
Et ce n’est pas triste du tout ! On rit même souvent des fulgurances de Suzanne et de l’humour dont elle fait preuve.
Pas la peine d’être croyant pour apprécier le côté mystique: ce n’est pas le sujet de cette pièce.
Une phrase
"Mon auto portrait ? Vous n’y pensez pas, je ne suis pas un peintre moi, je suis une pauvre femme, un souvenir"…
L'auteur
Michaël Stampe est acteur et surtout auteur. C’est un amoureux des mots. Il a adapté beaucoup de grands auteurs: Goldoni, Sweig etc… Et il a lui-même écrit pour le théâtre, "L’art de Suzanne Brut"et "L’échafaudage".
Par ailleurs, il poursuit une carrière dans le monde de la finance…
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