L’ARAIGNEE
Infos & réservation
Thème
- 1521. Le jeune Charles Quint a pris les rênes du pouvoir du Saint Empire romain germanique, dont l’unité se trouve soudain menacée par la révolte du moine Martin Luther.
- Il faudra entre eux deux, une discussion à l’abri des regards. Ils devront avec acharnement, confronter leurs certitudes et leurs angoisses.
Points forts
- Une remarquable direction d’acteurs et une mise en scène épurée, directe et efficace.
- Pas de cadre historique pour le décor et les costumes, juste une table et deux chaises pour provoquer un jeu réaliste.
- L’architecture de la mise en scène se construit par l’engagement corporel et les différentes mises à distance des comédiens, leurs postures significatives, un peu comme les animaux qui exécutent des mouvements de combat codifiés, et donnent à l’adversaire des informations visuelles sans mot.
- Deux incarnations fortes par des comédiens puissants. Jean-Nicolas Gaitte incarne un Charles Quint matois, manipulateur, fin politique à l’aube d’un règne compliqué par le jeu des alliances européennes. Maxime Gleizes est un Martin Luther emporté par sa foi, violent, rebelle, combatif et résolu à s’opposer au pouvoir et dénoncer l’incurie du système chrétien du moment.
- La création lumière, de grande qualité, imprime à ce huis clos une atmosphère lourde et chargée d’une lutte où chaque coup porte.
- Le combat entre ces deux tigres en cage est soutenu par une création sonore originale, qui porte la tension des propos.
- Passionnante et palpitante est la rencontre de ces deux jeunes gens forts de leur pouvoir et de leurs convictions !
Quelques réserves
Pas trouvé, tellement j’ai été pris.
Encore un mot...
- Voilà un sujet original, qui nous replonge dans l’Histoire. On aborde un bouleversement de civilisation et de pensée philosophique grâce à un texte compact, ciselé, précis, direct et contemporain. On est pris dans un moment de la “grande Histoire“, comme si elle se passait maintenant. C’est la réussite de ce spectacle.
- Ce spectacle exprime une parole forte, contemporaine sur les dérives des sociétés, il nous éclaire sur le passé et nous décille sur une actualité qui parfois nous échappe.
- « Mourir pour des idées, d’accord… Mais de mort lente » chantait Brassens, le temps pour les mentalités d’infuser, et de porter la lumière aux âmes endormies.
- Bref, laissez vous prendre dans la toile de L’Araignée !
Une phrase
LUTHER : « L’Eglise [catholique romaine] trompe les chrétiens, elle leur fait croire à l’amour par les œuvres, elle leur fait croire qu’ils mériteront l’amour de Dieu s’ils subviennent au besoin de la Curie romaine. C’est parce que je vois Satan s’emparer de nos cœurs que j’ai rompu avec l’Eglise, pas pour des histoires de coucheries manquées.
[…]
CHARLES QUINT : Vous êtes un fin politique...LUTHER : Je ne suis pas un politique !
CHARLES QUINT : Bien sûr que si
LUTHER : J’ai des amis politiques.CHARLES QUINT : Vous mettez mon empire en danger. »
[…]
LUTHER : « Je vois que je ne vous convainc pas.
CHARLES QUINT : Vous voyez juste.
LUTHER : Il faut pourtant que les choses changent. »
L'auteur
- Libraire, Rémi Delieutraz est associé de la Scop Sarl Fantasio, et est responsable de la Librairie Théâtrale à Paris, spécialisée depuis 1852 dans le commerce d'ouvrages concernant l'art dramatique.
- Comédien, il joue en solo des pièces de Jean Racine dans le cadre de son projet Racine en solo. Auteur, il a également publié un essai biographique aux éditions Riveneuve et deux pièces de théâtre aux éditions de l'Œil du prince (dont une traduction de Penthésilée de l'Allemand Heinrich von Kleist). Formateur enfin, il enseigne à l’École de la librairie.
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