L'Anniversaire
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Thème
L'action se déroule dans une pension de famille où il n'y a qu'un pensionnaire: un jeune pianiste d'orchestre de station balnéaire, qui ne joue plus depuis un certain temps.
Arrivent deux hommes, à l'allure inquiétante, et qui sont apparemment venus là pour régler un compte.
Points forts
Ce n'est pas pour rien, et je pèse mes mots, que la Troupe de la Comédie-Française a sans doute atteint son meilleur niveau depuis cinquante ans: la mise en scène est remarquable et l'interprétation exceptionnelle. On vit aux tripes une violence inouïe, qui ne s'exprime le plus souvent que par des mots.
Quelques réserves
- Revers de la médaille: l'extrême réalisme donne un côté presque malsain à cette exposition, finalement complaisante, de l'extrême violence.
- Le mystère qui sous-tend la pièce est un mystère de pacotille: pas la peine d'être grand clerc pour deviner qu'il s'agit d'une sordide histoire de règlement de comptes.
- Derrière la grandiloquence des attitudes et la solennité des propos, il y a en fait une grande platitude de vocabulaire et une insistante vacuité des idées. La logomachie employée donnant à penser qu'on est plus dans l'univers d'une secte totalitaire que dans celui de la mafia.
Encore un mot...
- Non, décidément, même si cette version est à cent coudées au-dessus de celle qui avait été présentée ailleurs par une autre équipe, début 2009, "L'ANNIVERSAIRE" reste, à mon sens, une pièce mineure, tout Prix Nobel que fut Harold Pinter. Une pièce bien au-dessous d'autres de ses oeuvres. Je pense, en particulier, à "L'AMANT", "LA COLLECTION" et "LE GARDIEN".
- Ironie et magie de la créativité, le grand événement Pinter de l'année, c'est, à mon avis, ailleurs qu'il s'est produit: dans un tout petit théâtre, Les Déchargeurs, avec une présentation du"GARDIEN"-une grande pièce, celle-là-, dans une mise en scène éblouissante de Anne Voutey et une interprétation extraordinaire de Patrick Alaguéraréguy, Jean-Philippe Marie et Jacques Roussy.
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