L'amant
Infos & réservation
Thème
• Richard et Sarah sont mariés depuis 10 ans, 10 années ancrées dans un rythme social bien réglé, où la routine semble avoir pris le pas sur les sentiments. Un couple uni et calme en apparence.
• Ces habitudes quotidiennes sont bousculées par leur obsession commune de l’infidélité de l’autre, qu’ils cherchent à conjurer. Mais leur difficulté à communiquer (thème majeur dans l’œuvre théâtrale de Pinter) et leur franchise à tout prix (« essentielle à un mariage sain ») leur permettra-t-elles de parvenir à un équilibre, dans un jeu subtil et complexe de séductions entrecroisées ?
Points forts
• Les dialogues féroces et meurtriers, comme toujours chez Pinter, transforment la pièce en un jeu de massacre. On ne sait jamais de quelle côté la balance finira par pencher. Le rapport de forces s'installe très vite entre ces deux êtres charnels, entre attraction et rejet, qui tentent de renouveler une passion conditionnée par le rôle qu’ils cherchent à tenir.
• La mise en scène est épurée pour laisser le champ libre aux dialogues et au jeu des comédiens. Margaret Clarac et Alexandre Cattez, membres de la Comédie en Seine qu’ils ont montée en 2012, se mettent en scène eux-mêmes, misant sur la qualité de leur interprétation et une complicité bien rodée pour instiller la complexité psychologique nécessaire à leurs personnages.
• Le Guichet Montparnasse est une petite salle qui défend des oeuvres de qualité, puisqu’il met à l’affiche aussi bien Stefan Zweig et Olympe de Gouges que Jacques Brel. Un théâtre extrêmement vivant, ambitieux, qui permet la diffusion de pièces s’adressant à tous les spectateurs exigeants, et ce à des prix toujours raisonnables. Qu’ils en soient remerciés.
Quelques réserves
• Ils tiennent à un relatif manque de moyens, à la fois dans la production et la publicité pour promouvoir la pièce.
• Mais la Compagnie de la Seine parvient à tirer avantage de ces contraintes, en proposant un théâtre sans artifice.
Encore un mot...
Pinter nous renvoie toujours à nos démons, nos peurs et notre propre histoire. La pièce, écrite en 1962, est d’une grande modernité, osons même dire d’un avant-gardisme qui traverse le temps, ses mœurs et ses règles.
Une phrase
« Il n’y a pas de distinction tranchée entre ce qui est réel et ce qui est irréel, entre ce qui est vrai et ce qui est faux. La vérité au théâtre est à jamais insaisissable. Vous ne la trouverez jamais tout à fait, mais sa quête a quelque chose de compulsif ». (Pinter pour définir son théâtre)
L'auteur
• Harold Pinter a obtenu en 2005, à 55 ans, le Prix Nobel de Littérature. L’amant (1962) fait partie du cycle des pièces consacrées au couple, avec entre autres, La collection et Trahisons.
• Dans cette série de pièces, le dramaturge développe le thème de l'intimité et de la mémoire, avec une sorte de fascination pour le triangle d'or du théâtre bourgeois, le mari, la femme et l'amant.
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