L’âge d’or
Une comédie spatio-temporelle
De
Georges Feydeau
Mise en scène
Mickaël Soleirol
Avec
Violette Blanckaert, Damien Dufour, Nicolas Laurent, Noëlle Malacchina, Mickaël Soleirol
Notre recommandation
2/5
Infos & réservation
théâtre du Guichet Montparnasse
15, rue du Maine
75006
Paris
01 43 27 88 61
Jusqu’au 30 octobre Les vendredis et samedis à 20h30, les dimanches à 16h30
Retrouver également les chroniques Toujours à l'affiche dans cette même rubrique
Thème
- Follentin, fonctionnaire ronchon, n’arrête pas de se plaindre d’un « monde si méchant ». Pensez donc : il est sur le point d’hériter, grâce à madame, d’une coquette somme, et de monter en grade au Ministère des Affaires étrangères !
- Tout est sujet pour lui à d’éternelles ruminations, que sa charmante femme ne parvient plus à faire cesser.
- Mais une solution miraculeuse s’offre à ce râleur patenté, grand amateur d’Alexandre Dumas : un génie facétieux va le propulser avec sa femme dans cet “âge d’or“ qu’il imagine et ne cesse d’appeler de ses vœux. Voilà le ménage Follentin débarquant dans le Paris des guerres de religion, juste avant la Saint-Barthélemy...
Points forts
- L’âge d’or repose sur un postulat stimulant, avec un couple de petits-bourgeois capables de rejoindre aussi bien le passé que l’avenir. L’idée de base est donc astucieuse, qui a peut-être inspiré directement ou indirectement Les visiteurs.
- La troupe aborde la pièce avec enthousiasme et énergie, et Violette Blanckaert est particulièrement en vue dans le rôle d’une madame Follentin à la fois mutine et directive.
Quelques réserves
- À l’origine, L’âge d’or est une comédie musicale, mais le chant n’est pas le fort de la troupe. De la même manière, on pourra trouver que les comédien-ne-s ne parviennent pas toujours à habiter leur personnage. C’est le cas notamment de Follentin lui-même, peu crédible en fonctionnaire « râleur, aigri et désabusé », qui est campé par un comédien qui dégage – sans doute malgré lui - l’impression à peu près totalement inverse.
- Enfin - peut-être est-ce faute de moyens (ce qui n’est en rien blâmable) - le niveau des décors et des costumes doit être revu à la hausse pour élever la pièce au rang d’une bonne reprise de Feydeau.
Encore un mot...
- Il est cocasse de noter que Feydeau imagine L’âge d’or dans une période (début du XXe siècle) qui sera ultérieurement nommée la “Belle époque“...
- On relèvera le caractère assez visionnaire de Feydeau, qui, au début du XXe siècle, imagine un 21e siècle marqué par le féminisme et la publicité...
Une phrase
Follentin. : « Ah ! mes amis ! mes amis ! Je suis bien heureux. Quand je pense que je m’échinais à chercher le bonheur à travers les siècles !… Pendant que, ce temps-là, il m’attendait chez moi.
Madame Follentin : Oui, mon ami, le véritable bonheur, c’est celui qu’on se fait soi-même.
Follentin : Tu as raison, Caroline. Il est entre nos mains, l’Âge d’Or ! »
L'auteur
- On ne présente plus Georges Feydeau (1862-1921), comédien raté devenu « roi du vaudeville », qui rencontra son premier succès dès l’âge de 19 ans, avec Par la fenêtre (1882).
- L’âge d’or est une comédie musicale en trois actes et neuf tableaux, que Feydeau écrivit en collaboration avec Maurice Desvallières. Elle fut représentée pour la première fois à Paris, au théâtre des Variétés, le 1er Mai 1905, reçut un bon accueil et donna lieu à 33 représentations. Elle est un peu postérieure à la période la plus créative de Feydeau, qui le vit, entre 1894 et 1899 écrire L’hôtel du libre-échange (1894), Le Dindon (1896) et La Dame de chez Maxim (1899)
- Cette adaptation s’est donnée auparavant dans le Off du festival d’Avignon 2022.
Ajouter un commentaire