LA VOIX D’OR
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Thème
Auteur de théâtre, Guillaume a comme une panne d’inspiration, qu’il essaie tant bien que mal de dissimuler à Eric, son producteur et ami. Mais voilà que ce dernier va, sans s’en rendre compte, lui sauver la mise, en évoquant au hasard d’une conversation, la figure de son grand-père, Charles Gentes. Celui-ci fut un chanteur en vue dans les années 1950, avant de finir en vieillard amer et volontiers tyran domestique envers sa fille, la propre mère d’Eric.
- On découvre par bribes ce que fut le destin et la carrière de cette sorte de crooner, qui écuma les cabarets et à qui le succès tendait les bras, avant que…
Points forts
Dans ce spectacle musical, la variété et la qualité des morceaux choisis, ainsi que leur exécution impeccable par un harmoniciste de talent, sont la première qualité indispensable à la réussite d’une entreprise, par ailleurs servie par des comédiens en phase avec la multiplicité des personnages qu’ils interprètent.
Le public, tous âges confondus, retrouve les grands classiques de Brel, Brassens, Montand, Piaf ou Dario Moreno, et les plus férus fredonneront des airs injustement perdus d’ouïe…
Si la construction de la pièce est suffisamment subtile pour éviter un déroulement paresseux et trop linéaire, les flash back ne nuisent jamais à la compréhension du parcours sur trois (voire quatre) générations des protagonistes, ce qui assure une bonne dynamique narrative, articulée en transitions très fluides.
Divers morceaux de bravoure jalonnent le spectacle, comme la prestation dynamitée de Dario Moreno (par Charlie Fragialla) ou encore une imitation assez savoureuse (exécutée par Marc Citti) du présentateur-vedette de 36 Chandelles, le célèbre Jean Nohain, alias “Jabouin“…
Quelques réserves
- l arrive parfois que l’on ait un peu de mal à discerner les paroles de certains morceaux. Si ce n’est pas trop grave pour celles qui font partie du panthéon de la chanson française et que l’on connaît de mémoire, cela complique un peu la découverte d’autres petites pépites.
Encore un mot...
Une belle histoire vraie, divertissante et assez profonde, sur la célébrité, le pardon, la filiation dans le milieu du cabaret et de la chanson à texte des années de la Libération jusqu’aux “Yé-Yés“, qui les évincèrent des feux de la rampe à partir du début des années 1960, à quelques exceptions près (Brel, Brassens, Bécaud, Gainsbourg, Ferré…).
Cette Voix d’or peut, doit et va figurer sur l’agenda familial des spectacles pour les fêtes de fin d’année.
Une phrase
Charles Gentes :
- « J’ai saboté ce que la vie m’avait donné / Mauvais sort, j’ai saboté une voix d’or. »
- « Brassens ? Moins courageux que ses chansons ! »Virginie Ercel [femme de Charles et grand-mère d’Eric] : « Charles avait beau avoir la voix d’or, il n’avait jamais d’argent… »
L'auteur
Éric Bu est réalisateur (8 films) mais aussi auteur de pièces, dont Est-ce que j'ai une gueule d'Arletty ?, écrite avec Elodie Menant, et qui remporta deux Molières en 2020, dont celui du meilleur spectacle musical.
L’idée originale de La Voix d’or lui a été donnée par Thibaud Houdiniere, producteur, diffuseur et co-directeur du Théâtre Actuel – Avignon, dont une antenne se trouve désormais à Paris, au théâtre La Bruyère.
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