A la vie … à la mort
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Thème
- Trois amis, Hélène, Paul et Joseph, restent seuls après l’enterrement du père d’Hélène. Le temps d’une fin de journée, ils se retrouvent, comme ils le font tous les trois ou quatre mois, et parlent de tout et de rien, mais aussi de choses essentielles en explorant leur amitié, les liens qui les unissent depuis plus de 35 ans.
- Difficile de résumer cette succession d’échanges sans véritable ligne narrative, si ce n’est ce sentiment amical indéfectible qui les unit, malgré le temps qui passe, le regard qu’ils portent sur eux-mêmes et sur chacun d’eux.
Points forts
- L’amitié est toujours un sujet dont on n’aura jamais fait complètement le tour. Gilles Gaston-Dreyfus, qui a écrit et mis en scène la pièce, l’aborde par des voies détournées, celles de la vérité et de la liberté avec laquelle chacun des trois personnages parle de lui et des autres.
- Au-delà des reproches et des divergences d’opinion, leur proximité les pousse à rechercher la vérité en permanence, même si elle n’est pas la même pour tous. Le spectacle oscille ainsi entre légèreté et gravité, confessions intimes, espoirs déçus et sentiment de nostalgie …
- Gilles Gaston-Dreyfus a choisi ses comédiens parce qu’il aime leur qualité d’acteurs, mais aussi parce que, humainement, il avait la certitude qu’ils serviraient au mieux son histoire, qu’ils racontent. Leur interprétation prouve qu’il ne s’est pas trompé, chacun jouant dans son registre, tout en étant capable d’apporter ce petit supplément d’âme que leur procure le rôle écrit pour eux et dans lequel ils se fondent naturellement.
Quelques réserves
- Les dialogues nous laissent sur notre faim. Ces petits riens ne finissent pas par faire un grand tout. A force de sauter d’un sujet à un autre sans véritable fil conducteur auquel se raccrocher, l’ensemble déçoit.
- L’auteur a cherché à créer de l’émotion à travers ces échanges mais sans réussir à la partager avec le spectateur. Peut-être parce qu’ils se connaissent trop bien, leurs relations accouchent d’une conversation décousue dans laquelle on a du mal à trouver notre place..
Encore un mot...
C’est la quatrième pièce écrite par Gilles Gaston-Dreyfus :
- Mon ami Louis, en 2013.
- Couple, en 2016.
- Veillée de famille, en 2019.
Il dit de A la vie, à la mort : « La fin d’un cycle, je ne sais pas. Peut-être. Je ne sais rien. « Le hasard et la nécessité », comme disait Jacques Monod ».
Une phrase
Hélène : C’est un très vieux caveau, la pierre est très vieille.
Paul : Ca doit bien schlinguer là-dedans. Pardon Hélène.
Hélène : Ce n’est pas grave. Ah ! …Mes amours ! En fait, la branche nous avait gentiment dépannés à la mort de maman. A l’époque, papa avait été pris de court évidemment, et dans la panique, il avait trouvé cet hébergement provisoire qui a tellement duré qu’il a fini par réserver sa place à côté de sa femme. Et moi ? Je vais où ? Hein ? Je vais où ?
Joseph : Il n’y a plus de place disponible dans celui-là ?
Hélène : Non. Aujourd’hui un cousine m’a dit : « Ton père a pris la dernière place, pour le prochain il faudra passer l’aspirateur ».
Joseph : Qu’est-ce que ça veut « passer l’aspirateur » ?
Paul : On s’en doute.
Joseph : Ah bon ?
L'auteur
Gilles Gaston-Dreyfus est né le 23 janvier 1957. Il fut l’un des intervenants réguliers du Centre de visionnage sur Canal + aux côtés d’Edouard Baer. Il est également un fidèle d’Albert Dupontel qui l’a régulièrement dirigé dans ses films (Enfermés dehors, 9 mois ferme, Au revoir la-haut).
On le voit régulièrement au théâtre ou au cinéma.
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