La Vie de Galilée
La pièce tourne, elle aussi :
- 17-18 octobre 2019. Toulon : Le Liberté (Scène nationale).
- 5-7 novembre 2019. Marseille : La Criée (Théâtre national).
- 11-12 novembre 2019. Châteauroux. Équinoxe (Scène nationale).
- 15 novembre-1er décembre 2019. Lyon : Théâtre des Célestins.
- 17-18 décembre 2019. Antibes : anthea- antipolis.
- 8-10 janvier 2020. Saint-Etienne : La Comédie (Centre dramatique national).
- 17 janvier 2020. Nevers : Maison de la Culture.
- 23-24 janvier 2020. Angers : Le Quai (Centre dramatique national).
Infos & réservation
Thème
Durant la première moitié du XVIIème siècle, entre Padoue, Florence et Rome, un homme, Galileo Galilée, bouleverse, bouscule la science tenue et muselée sous la haute autorité de Rome et de la papauté. Entre autres avancées, le savant affirme un jour : « Et pourtant elle tourne… » Oui, la Terre tourne parce qu’elle est ronde.
L’Eglise et l’Inquisition n’acceptent pas que l’Homme ne soit pas, ne soit plus au centre même de la Création. Et pourtant, Galilée va déployer des tonnes d’énergie pour appuyer, démontrer sa thèse. Il doit, sous son toit, faire face à sa bigote de fille, et vite, vont arriver les tenants de la Pensée officielle. Il n’écrit pas, il offre le résultat de ses recherches et de sa théorie à son fidèle disciple, le fils de la dame de maison… Il y aura procès, il admettra sa faute, ses disciples lui en feront grief et il avouera avoir fait marche arrière, s’être rétracté par peur de la torture, de la douleur et de la mort.
Homme brillant, homme d’honneur, génie incompris face aux obscurantistes, Galileo Galilée aurait-il baissé la garde, serait-il rentré dans le rang de la « bienpensance » et du discours officiel ? Et pourtant, elle tourne, cette Terre, comme l’avait découvert Copernic, comme l’a confirmé Galilée…
Points forts
- Le texte de Bertolt Brecht a été écrit en 1938 et créé en 1943. Un texte fleuve en quinze scènes, prévu sur quatre heures, réduit ici à deux heures et vingt minutes, pour quarante personnages et tout autant d’acteurs, ramené ici à onze comédien.e.s… Le dramaturge brille encore par la pureté de son écriture et la construction imparable de la pièce.
- Le thème développé par Brecht : le pouvoir du progrès et la domination des masses.
- La mise en scène de Claudia Stavisky. Contrairement à la version présentée durant l’été 2019 à la Comédie-Française avec une mise en scène luxueuse d’Eric Ruf, elle a opté pour l’audace et d’austérité. Le décor minimal, voire minimaliste tout comme les couleurs ou la lumière conviennent parfaitement et mettent joliment en avant l’ascétisme de Galilée.
- L’interprétation magistrale de Philippe Torreton. Entouré d’une troupe brillante (parmi lesquels, entre autres, Michel Hermon et Marie Torreton) et enveloppé dans un long manteau gris, il excelle en Galilée. Molière du meilleur comédien 2014, il est saisissant de présence, dessinant un Galilée physique et spirtituel.
Quelques réserves
Seuls les mesquins et autres jaloux pourraient trouver un point faible à cette « Vie de Galilée »- et ce n’est même pas certain…
Encore un mot...
Certainement, une des pièces les plus fameuses de Bertolt Brecht, ce dramaturge parmi les plus grands du 20ème siècle. Avec cette « Vie de Galilée » version Stavisky- Torreton, on a là non plus un affrontement Galilée vs. l’Eglise du 17ème siècle, mais plutôt un questionnement sur une vérité qu’il faut ou non accepter et rendre publique- au risque d’un bouleversement de la société. Un texte d’une importance capitale servi magnifiquement. « La Vie de Galilée », c’est bien « un théâtre d’idées » comme disait le metteur en scène Antoine Vitez…
Une phrase
« Qui ne connaît la vérité n’est qu’un imbécile. Mais qui, la connaissant, la nomme mensonge, celui-là est un criminel ! »
L'auteur
Né Eugen Berthold Friedrich Brecht le 18 février 1898 à Augsbourg (Allemagne), Bertolt Brecht était un dramaturge, metteur en scène, critique théâtral, écrivain auteur de romans, de récits en prose et poète. Apatride après avoir été déchu de sa nationalité allemande par le régime nazi en 1935, il part en exil en France, au Danemark, puis en Finlande et aux États-Unis, où il séjourna jusqu’en 1946. Après la Deuxième Guerre mondiale, il revient eu Europe, acquiert la nationalité autrichienne et s’installe à Berlin-Est où, avec sa femme, il dirige la troupe du Berliner Ensemble, et mourra le 14 août 1956.
Parmi ses grandes pièces de théâtre : « L’Opéra de quat’sous » (1928), « Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny » (1930), « La Mère » (1931), « Mère Courage et ses enfants » (1938), « La Vie de Galilée » (1938) ou encore « Maître Puntilla et son valet » (1940).
Ajouter un commentaire