La Vénus à la fourrure
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Thème
Thomas Novachek, metteur en scène new-yorkais à la carrière peu florissante, vient d'adapter "La Vénus à la fourrure", tirée du livre de Sacher-Masoch.
Il termine une journée de casting pour le rôle principal féminin, qui s'est avérée être une véritable catastrophe. Complètement désespéré, il est sur le point de quitter son bureau lorsque Vanda Jordan, une ultime candidate, se présente. Très récalcitrant à accorder sa chance à cette jeune femme, à la dégaine plutôt vulgaire, Thomas va être incroyablement subjugué par les multiples interprétations proposées par la comédienne, sortie de nulle part. L'envoûtante Vanda ne va pas cesser de semer des doutes sur son identité et sa personnalité.
Le jeu de domination qu'avait imaginé Thomas pour ses personnages se retournera-t-il contre lui ?
Points forts
1- Marie Gillain : femme-fatale manipulatrice, lumineuse et sexy.
Quelle excellente surprise de la redécouvrir, comédienne à part entière, sur les planches, après douze ans d'absence !
Elle navigue avec une aisance stupéfiante dans les eaux troubles de Vanda / Wanda aux multiples facettes, tour à tour comédienne inculte et libertine, aristocrate dominatrice ou divinité vengeresse. Portant aussi bien guêpière et porte-jarretelles qu'une longue robe blanche, pour terminer nue, elle irradie sur scène, à des lieues de l'image de petite fille sage qu'on lui connaissait. Elle est formidable!
2- Nicolas Briançon : dans le rôle d'un artiste tyrannique métamorphosé en amant dominé, Nicolas Briançon est au top de son jeu d’acteur. Avec cette capacité exceptionnelle d'incarner la vie, le plus simplement du monde. Soulignons tout particulièrement son impressionnante performance lorsque, inversant les rôles avec sa partenaire, il se met dans la peau de Vanda.
3- Une mise en scène inventive et sensuelle.
Dans un décor épuré, avec des jeux de lumières intelligents, le metteur en scène, Jérémie Lippmann, mène ce huis-clos à un rythme d’enfer. Les rôles s'inversent, la réalité disparait au profit du jeu pour mieux revenir.
A noter également la musique originale qui accompagne le duo, signée par Charles Souchon et Nicolas Voulzy.
Quelques réserves
Dommage que dans cette valse dominant-dominé, l'on se demande parfois où l'on est, qui fait quoi, pour qui, pour quoi?
Encore un mot...
Du vrai théâtre !
Avec deux acteurs au sommet, qui nous entraînent avec brio dans un jeu de manipulation-domination-soumission poussées à l’extrême.
Voilà une pièce qui pose intelligemment toute une série de questions: sur les rapports hommes-femmes ou metteur en scène-comédienne, les désirs inavoués ainsi que les démons de l’obsession.
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