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Thème
Icare, ainsi nommé par un père qui rêvait de faire de lui un aviateur, est au chevet de son fils Yann plongé dans le comas et, sur l’invitation de l’infirmière, se met à lui parler. Il lui raconte sa vie : son désir précoce d’être chanteur, la rencontre avec Iris « lifteuse de vieilles croutes », son père apparemment indifférent, sa mère aimante et dépassée, sa joie de devenir lui-même père et son ascension fulgurante mais aussi le tourbillon enivrant et mortifère du succès et l’inévitable effondrement qui suit, l’abus d’alcool et le départ d’Iris.
Points forts
Le talent d’interprète de Nicolas Devort est évident. On songe à Caubère évidemment, un Caubère qui aurait moins de métier et moins de roublardise mais qui, comme son aîné parvient, avec peu de choses, à créer une scène saturée de choses et de personnages, presque une quinzaine.
Son corps, son regard et ses bras, quelques bruitages vocaux et les changements de lumière suscitent des espaces et des décors, créent des situations, installent le temps d’une situation puis accélèrent le rythme de l’intrigue par des déplacements qui utilisent habilement l’espace de la scène.
La ponctuation que constituent les chansons permet de laisser infuser la poésie quotidienne de ce parcours humain.
Tout cela, comme le texte - sobre sans manquer d’esprit -, fonctionne à l’économie et à l’énergie et c’est très bien.
Quelques réserves
La chute d’Icare, les ailes de l’ambition brulées par le feu d’un succès trop rapide : la fable n’est ni nouvelle ni très originale, non plus que la rédemption possible grâce à l’amour et en particulier à l’amour paternel. L’intrigue comme le dénouement ne réservent guère de surprises.
Encore un mot...
La vitalité de Nicolas Devort est telle qu’elle balaye le conformisme du thème et de l’action et emporte le spectateur incapable de bouder son plaisir. Rire et émotion sont au rendez-vous de ce spectacle sensible et touchant qui, malgré sa gravité, ne se prend pas au sérieux.
Une phrase
- "Malheureusement pour moi, j’ai obtenu exactement ce que je désirais
- Iris, j’aimerais être ton Adonis
- Ah ben t’es un littéraire toi en fait
- C’est peut-être ça être le héros de sa propre histoire, c’est choisir comment elle va finir. Moi je choisis d’y croire".
L'auteur
Auteur, comédien metteur en scène Nicolas Devort a créé en 2005, avec Stéphanie Marino, la compagnie Qui va Piano qui promet un théâtre accessible à tous. La Valse d’Icare est leur 7ème création et succède notamment à Dans la peau de Cyrano, joué au Lucernaire en 2019 et qui part prochainement en tournée.
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