LA TRAGEDIE D’HAMLET

Un cœur déchiré

William Shakespeare – adaptation de Peter brook / Jean-Claude Carrière

DUREE: 1H50

Mise en scène

Guy-Pierre Couleau

Avec

Benjamin Junger, Emil AbossoloM’Bo, Bruno Boulzaguet, Marco Caraffa, Hugo Givort, Sa,dra Sadhardheen, Anne Le Guernec ou Leonore Chaix, Nils Ohlund ou Sege Tranvouez

Notre recommandation

4/5

Infos & réservation

Artistic Théâtre

45 rue Richard Lenoir

75011

Paris

01.43.56.38.32

http://aatheatre@gmail.com

Du 14 octobre 2023 au 29 octobre 2023. Mardi à 20h, mercredi à 17h, jeudi à 19h, vendredi à 20h30, samedi à 17h et 20h30, dimanche à 16h30

Thème

Peu de temps après la mort mystérieuse de son père, Hamlet voit sa mère se remarier avec Claudius , son oncle. Le spectre de son père lui révèle son meurtre sur les remparts de la forteresse d’Helseneur.
Dès lors, tout bascule et, sous couvert d’une folie empruntée qu’on attribue à son amour pour Ophélie, Hamlet n’a de cesse de faire éclater au grand jour la félonie de son oncle. Commence alors la tragédie ...

Points forts

L’extraordinaire modernité du texte, servie par une magnifique adaptation de Peter Brook et Jean-Claude Carrière, laquelle puise à l’essentiel de la pièce et des tourments d’Hamlet, jeune fantôme tout juste vivant, qui bascule dans une folie raisonnée et tragique.
L’interprétation de Benjamin Jungers, qui incarne un prince Hamlet extraordinaire, plein de fougue et de déchirements au cœur d’une adolescence bouleversée qui saura atteindre un public plus jeune et déroutera un public plus mûr. L’ensemble de la distribution parfaitement homogène complète un tableau qui fait pleinement honneur à son adaptateur et créateur, Peter Brook.
L’originalité de la mise en scène de Guy-Pierre Couleau réside dans la place importante qu’il donne à l’expression corporelle de ses personnages : ils vibrent avant de parler. La perception du jeu et de l’intrigue est résolument débarrassée de son côté classique, pour nous atteindre au plus proche de nos vibrations d’aujourd’hui.
La scénographie de Delphine Brouard épurée et glaçante combinée aux lumières de Laurent Schneegans, une des forces d’un spectacle qui donne toute sa place à l’ombre et à la lumière. Dans un espace épuré - qui pourrait être l’envers du décor d’un théâtre - se meuvent les principaux protagonistes, habités par leur passion, qui s’entrechoquent sans jamais pouvoir se comprendre.
L’insertion de la chorégraphie dans un jeu non-verbal qui exalte les sentiments.

Quelques réserves

L’acoustique de cette salle qui parfois fait échapper les voix dans un écho gênant.

Encore un mot...

Il fait froid dans le cœur d’Hamlet, il fait nuit dans nos yeux, mais on brûle aux tourments du Prince.

Une phrase

HAMLET : « Que peut faire un homme sinon être joyeux. Regardez ma mère, elle est folle de joie. Et mon père est mort il n’y a pas deux heures !
OPHELIE : Deux fois un mois, my Lord !
HAMLET : Si longtemps ? »
GERTRUDE : « Un malheur marche sur les talons de l’autre quand ils se suivent vite. Votre sœur s’est noyée Laerte. »

L'auteur

Si William Shakespeare n’est plus à présenter, Peter Brook, metteur en scène et acteur nous a quitté l’an passé, au terme d’une carrière ponctuée de triomphes, tant au théâtre que sur la scène de l’opéra.
Après une carrière anglaise où il travaillera beaucoup avec la Royal Shakespeare, Peter Brook s’installe à Paris en 1970, et découvre le Théâtre des Bouffes du Nord dans lequel il s’installera.
En collaboration avec Jean-Claude Carrière, il adapte et met en scène trois versions de La Tragédie de Carmen sur une musique de Marius Constant, adaptée de l'opéra de Georges Bizet. En 1985, création du Mahâbhârata, la grande épopée mythologique hindoue, sera l'un de ses spectacles les plus impressionnants et les plus accomplis.
En 1989, Brook reçoit le Prix Europe pour le Théâtre. Il a transmis sa passion a ses deux enfants, Simon et Irina Brook.