La Tempête
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Thème
Prospero, duc de Milan trahi par son frère et chassé de son trône, a dû s’exiler sur une île avec sa fille Miranda alors âgée de trois ans. Depuis douze ans, il trouve dans la lecture de sa bibliothèque « qu’il prise plus que (son) duché » les ressources qui alimentent ses pouvoirs magiques et lui permettent de réduire en esclavage l’infâme Caliban, fils difforme de la sorcière Sycorax, mais aussi de s’assurer du dévouement d’Ariel, esprit du vent et du souffle de vie, et enfin de maîtriser les éléments.
Alors que l’équipage du Roi de Naples, de son fils Ferdinand et du nouveau duc de Milan Antonio - le frère parjure - croise au large de l’île, Prospero déclenche une tempête qui provoque leur naufrage et les met à sa merci. Et il révèle à sa fille ce que fut son passé et d’où elle vient.
L’heure est venue de venger l’affront : dispersé en divers points de l’île, les rescapés affrontent une série d’épreuves conçues par Prospéro et orchestrées par Ariel.
Points forts
On aimera évidemment la puissance et la légèreté d’un texte qui, à force de retournements de situation tresse ensemble le merveilleux et le réel, la magie et la trivialité, l’allégorique et le politique, fait surgir une foule d'images et d'impressions.
- Pierre Val est un aimable et convaincant Prospero, et l’ensemble des acteurs qui à eux cinq jouent une douzaine de personnages, livre une indéniable prouesse qui autorise de bien jolis moments de théâtre, comme lorsque Miranda croise le Roi de Naples.
Quelques réserves
La cacophonie : certes elle est celle de la pièce, particulièrement de la scène du naufrage… Mais l’art du théâtre peut-être plus subtil, qui aurait pu ici consister à éviter précisément les hurlements d’une scène inaugurale à laquelle on ne comprend pas grand-chose, et à imaginer un truchement qui permette de ne pas tomber dans le panneau de l’hystérisation. De la même manière, la « modernisation » de certains aspects du texte n’est pas toujours très heureuse.
A force de cris et de tapage, le spectacle donne une impression d’amateurisme brouillon, malgré la finesse de jeu de certains comédiens.
Pourquoi, lorsqu’un homme joue une femme, doit-il caricaturer la féminité en proposant un personnage maniéré à l’excès ?
Encore un mot...
Une histoire de vengeance, de réconciliation et de pardon qui, sur fond de fantasmagorie, propose une analyse des rapports de domination que le monde “ civilisé“ commence alors d’exercer sur les peuples colonisés.
C’est aussi, évidemment et plus largement, une méditation sur le pouvoir et la liberté des hommes. Dans le grand désordre du monde, seul l’amour sauve des effets dévastateurs du ressentiment, c’est-à-dire du pire.
Une phrase
Gonzalo : « Je donnerais maintenant mille lieues de mer pour un arpent de mauvaise terre : de la bruyère, des pins rouges, n’importe quoi ! La volonté du ciel soit faite ! Mais j’aurais préféré mourir de mort sèche. »
- Prospero : « Je vous promets des mers calmes, des brises favorables, — et des voiles rapides qui emporteront bien vite votre royale flotte. »
L'auteur
L'une des toutes dernières pièces de Shakespeare, La Tempête fut jouée pour la première fois en 1611. Le dramaturge a écrit environ 39 pièces, 154 sonnets et deux longs poèmes narratifs, livrant avec cette tragi-comédie une pièce énigmatique et ouverte à une multitude d’interprétations.
- Comme beaucoup de pièces du théâtre élisabéthain, elle mêle jeux de mots et références à la politique contemporaine, histoire d'amour, vengeance et meurtre.
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