La rivière
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Thème
Un homme, une femme, une autre femme, une cabane sur la rivière au milieu de la Forêt. C’est le 21 août, nuit sans lune.
L’homme, amène sa petite amie pour la première fois dans sa cabane. Ils vivent ces instants très forts d’un amour, le début où tout est possible, où l’on se murmure des déclarations enflammées. Mais peu à peu, l’histoire racontée n’est pas celle que l’on croit. Deux femmes se succèdent pareilles et sans comparaison. Le mystère s’épaissit.
Il y est bien question d’amour, de quête de vérité et de leurres. A nous de saisir cette vérité et ferrer cet (ces) amour, mais y’en a-t-il véritablement ? ...
Points forts
1 A travers une scénographie assez bien menée, le metteur en scène, Jérémie Lippmann, plonge d’emblée le spectateur au cœur du mystère.
2 L’auteur, Jez Butterworth, a choisi de situer ses personnages dans une cabane au fond des bois, qui partent pêcher à la mouche un soir sans lune. Il nous donne ainsi à entendre et à voir, par une série de métaphores, la quête de l’amour, ses leurres et ses fantasmes. On est dans cette cabane dans un “intérieur de soi“ du comédien principal, nu, sans fard, intime. Il y est question de cette passion du pêcheur, où il s’agit d’appâter, leurrer, guetter et capturer les poissons, quitte parfois à les relâcher, comme les femmes qui passent par la cabane. Jusqu’au bout, le mystère s‘épaissit, la vérité s’effleure, se dilue, insaisissable.
3 Enorme coup de coeur pour Anne Charrier. Elle manie une palette d’émotions avec un talent rare et brille par sa présence scénique.
Quelques réserves
1 Le décor de la pièce joue avec des représentations archétypales très américaines. Les larges rivières, la pêche à la mouche… on imagine Robert Redford … et ici Nicolas Briançon ne parvient pas à incarner ce personnage complexe, hanté, obsédé, passionnel.
2 Nous avons donc eu le sentiment de trop souvent rester au niveau du texte, sans sentir vibrer l’émotion, qui pourrait nous faire perdre encore plus nos repères, entre séduction et leurre, désir et illusion, vérité et mensonge.
3 Le jeu des acteurs est très inégal, mis à part Anne Charrier, magnifique.
Encore un mot...
On peut comprendre la fascination qu’a eu Jérémie Lippman en voyant la pièce avec Hugh Jackman dans le rôle principal, à New-York. Malheureusement la transposition dans l’imaginaire français n’est pas tout à fait réussie, et le jeu des acteurs trop instable pour que l’on soit pris par le mystère qui plane sur « la rivière »…
Une phrase
« Avec n’importe quelle femme qui ne sera pas toi, je mentirai, je n’aurai pas le choix. » (Nicolas Briançon à une femme)
L'auteur
Jez Butterworth est né à Londres et s'est lancé dans l’écriture à l’université de Cambridge. Il est l’auteur de nombreux scénarii. Ses pièces de théâtre se jouent partout dans le monde, du West End à Broadway. Sa pièce “Jérusalem“ a remporté, en 2011, le prix de la Meilleure pièce Étrangère aux N-Y Critics Circle Awards, et a reçu 6 nominations aux Tony. En 2014, “The River“ a été créée à Broadway avec Hugh Jackman.
Commentaires
Le spectacle ne laisse pas indifférent. Bonne mise en scène... et les questions restent posées !
Anne Charrier est éblouissante
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