La peau d'Elisa

1- Rien de pesant dans l'évocation de la solitude ni de mélo dans le récit simple et vibrant de ces tranches de vie. Elles nous emmènent là où battent les cœurs et règnent les peurs les plus intimes. 
  - Carole Fréchette ne donne pas de leçon mais, comme dans un conte, quelques indices qui aideront son personnage à mieux vivre. Elle raconte dans le détail des rencontres improbables qui finissent bien. Elles sont emmêlées, captivantes et sensuelles, toujours attendrissantes.
  - L'écriture de Carole Fléchette est limpide, sans fioritures. On touche à l'universel. Elisa prend régulièrement le public à parti, le faisant participer à sa vie. La trame inattendue suit le récit jusqu'à son terme.

2- Seule sur scène, incarnant Elisa, Laurence Pollet-Villard (dans son imperméable beige, qu'elle triture) a en elle toute la profondeur et la poésie que réclame le rôle. On la suit, suspendus à ses frémissements impatients, à son sourire, à son jeu étonnamment spontané. Sa sensibilité rend la vie fragile et étonnante. Drôle aussi parfois. Elle confère à des situations apparemment banales des vibrations intimes entre cœur et peau.