La Mouette
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Thème
Macha aime Konstantion (auteur) qui aime Nina (actrice) et lui écrit une pièce, mais Nina aime Boris (écrivain), amant de la mère de Konstantin et elle-même actrice. Tout ce beau monde croit en l'avenir ou désespère de réussir.
Nina s'identifie à une mouette, emblème à ses yeux de la liberté et du bonheur.
S'ensuivent quelques désenchantements.
Points forts
- Une mise en scène tellement originale que je me suis demandé deux minutes si je ne m'étais pas trompé de pièce ! Le décor est minimaliste, nous sommes assis en carré autour de la scène, avec le nom des comédiens sur le dossier des chaises les concernant. Nous sommes à 3 mètres des comédiens, pratiquement sur la scène.
- Fait remarquable : dans cette pièce, qui est un perpétuel questionnement, il n'y a pas de seconds rôles, ils sont tous aussi importants. Macha se demande ce qu'elle fait sur terre, Nina s'interroge sur ses talents d'actrice, Konstantin est tout sauf sûr de la qualité de sa pièce...
- Le modernisme est de la partie : Tchekhov interprété par des comédiens en jeans et bermudas avec des réflexions actuelles ("tu ferais bien de raser ta barbe, par les temps qui courent..."). En fait, ça passe très bien.
- Le texte est servi par des comédiens talentueux, tour à tour enthousiastes et défaitistes, et dotés d'un naturel confondant.
Quelques réserves
Une seule petite chose: La volonté du metteur en scène de faire participer les spectateurs, au début de la représentation, en leur demandant de se tenir tous par la main et de répéter des phrases énoncées par un comédien. Cela apporte-t-il quelque chose?
Encore un mot...
Cette version met vraiment bien en évidence la dualité qu'il y a chez Tchekov avec, d'une part, le côté sombre et violent de certains échanges verbaux et, d'autre part, la bienveillance de l'écrivain envers ses personnages.
L'auteur
Après des études de médecine à Moscou où il commencera à exercer, Anton Tchekhov, (1860-1904) publie des nouvelles qui rencontrent assez vite la faveur du public. Mais c'est à partir des années 1890 qu'il s'oriente vers le théâtre dramatique et enchaîne des pièces à succès (Oncle Vania, la Mouette, la Cerisaie). Très sensibilisé par la misère ambiante, il soigne gratuitement les pauvres et ouvre des dispensaires.
Atteint de tuberculose, il meurt en 1904 à Moscou, à 44 ans.
Considéré comme une gloire nationale, il fait partie du patrimoine littéraire russe, au même titre que Dostoiëvski et Tolstoï.
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