"La mort d'Agrippine"
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Thème
Cette pièce est une histoire de vengeance : Germanicus a été assassiné par Séjanus, le bras armé de Tibère; et Agrippine entend venger la mort de son époux. Elle utilise l'amour que Séjanus dit éprouver pour elle et Livilla, sœur de Germanicus, les assiste dans leurs noirs desseins par amour pour Séjanus.
Points forts
- pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Depuis le XVIIème, nous avions le marivaudage de base : le mari, la femme et l'amant. Ici, celui qui aime n'est jamais payé de retour parce que l'objet de cet amour en préfère un troisième qui, lui, se meurt d'amour pour le premier, le tout animé d'un esprit de vengeance forcené. C'est à tout le moins extrêmement vivant et on rejoint ici les grands classiques en alexandrins, s'épanchant sur le drame des amours contrariées et belliqueuses
- mention spéciale à la prestation époustouflante de Sarah Mesguich et aux autres comédiens dont le jeu évolue sur une palette très large et très physique
- ces artistes bénéficient d'une mise en scène épatante, recherchée et formidablement orchestrée, due au grand talent de Daniel Mesguich
- mélanger les costumes à l'ancienne avec des pantalons de cuir bien modernes donne un style plutôt original à l'ensemble
Quelques réserves
- le style ampoulé du texte sert et dessert à la fois le spectacle ; même s'il convient à l'époque, son côté excessif nous fait parfois douter de la sincérité des progatonistes
- je n'ai pas très bien saisi l'intérêt de faire jouer Tibère par une femme, sans doute pour renforcer la notion de mensonge et de tricherie des situations? De plus, elle vient, en fin de spectacle, fumer une cigarette sur le devant de la scène, assise par terre ; c'est, pour le moins, surprenant...
- la voix off est très forte et demanderait un peu de réglage à la baisse
Encore un mot...
Cette pièce, par bien des côtés donc, magistrale, et dont le thème central est bien la vengeance, nous présente des personnages qui s'enflamment pour leur tragique dessein, chacun utilisant les sentiments des autres pour arriver à ses fins. Nous sommes en plein drame, à la fois classique et moderne, et la juxtaposition des deux donnent, pour l'essentiel, de bons résultats. Malgré les faiblesses évoquées plus haut.
L'auteur
Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac (1619 - 1655) s'engage à vingt ans à peine dans le Régiment des Gardes du Roi et participera à la guerre de Trente ans. Plusieurs blessures au cours de sièges successifs mettront un coup d'arrêt à sa carrière militaire. Il s'oriente alors vers une carrière littéraire qui sera courte : une seule comédie - "Le Pédant joué" (1646), une seule tragédie - "La mort d'Agrippine" (1653) et un roman d'anticipation - "Les Etats et Empires de la Lune et du Soleil" (1657-1662). Il meurt en 1655 à 36 ans, d'un accident supposé domestique mais suspecté d'attentat.
Commentaires
Son off pas assez off. Et comme d'ab le metteur en scène nous la joue prof avec son habituel ''savoir faire ''
Et il devrait changer un peu de distribution.
VanilleFraise
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