La maîtresse en maillot de bain
Infos & réservation
Thème
Une jeune psy débarque dans une école maternelle-test pour aider la directrice et les deux instituteurs à résoudre leurs problèmes psychologiques, "participer à leur bien-être et à leur sérénité"...
Points forts
1 C'est simple : on rit pratiquement du début à la fin.
2 L'intrigue est très habile, car la psy, Béatrice, qui commence dans un registre quasi débile - "Vous vous épanouissez?", "Vous êtes en harmonie? ,"Laissez s'exprimer votre enfant intérieur"etc...- se révèle finalement beaucoup moins nunuche qu'annoncée et arrive à débloquer des problèmes personnels pourtant bien enracinés. Pauline Guimard est formidable dans le rôle, au point qu'en l'écoutant on se dit parfois :"Non, c'est pas possible..."
3 Les dialogues sont très simples, plein de bon sens et de malice.
4 Les formules fusent et font mouche, surtout lorsqu'elles relèvent de l'autodérision, dans le genre :"Et ton ton à toi, tu l'entends, ton ton ?"
5 Les acteurs sont remarquables, et pas seulement Pauline Guimard : Ludivine de Chastenet, dans le rôle de Myriam, directrice d'école hystérique, buldozer, mais évidemment fragile; Jean-Philippe Azéma, étonnant de malice, dans le rôle de l'instituteur "braconnier" du sexe, qui drague tout ce qui bouge; Christophe Corsand, très au second degré, dans celui de l'instituteur auteur de polars, inhibé et sympathique, engoncé dans sa crasse.
6 La mise en scène de Jean-Philippe Azema est sans fioritures, très habile; avec, en particulier, une utilisation très drôle de voix d'enfants.
7 Tout cela nous vaut quelques moments de haute volée, comme celui où Myriam pète les plombs; et la scène finale où elle se lance dans un numéro de séduction type danseuse de flamenco, à ceci près que Ludivine de Chastenet utilise un cahier de classe comme éventail...
Quelques réserves
Ca peut paraître un peu lent, au début, tant qu'on n'a pas compris que l'auteur nous a très habilement pris à contrepieds, dans une intrigue, en fait, très intelligemment construite.
Encore un mot...
1 Cette pièce le confirme, il y a vraiment un territoire café-théâtre, différent du théâtre de boulevard. Moins recherché, moins apprêté, moins artificiel aussi, parfois; beaucoup plus direct, plus vrai; avec, dans les meilleurs des cas, un recul et une autodérision qu'on rencontre moins souvent au boulevard.
Ceci explique peut-être que le public du café-théâtre soit parfois plus cultivé que celui du théâtre de boulevard...
2 Ceci étant, on comprend qu'avant de recevoir la "consécration" du label Café de la Gare, cette "MAÎTRESSE..." ait déjà connu le succès au festival Off d'Avignon, puis au Ciné 13 Théâtre et au Théâtre Michel. Mais c'est vraiment dans ce temple du café-théâtre qu'elle prend toute sa dimension, car elle appartient bien au must du genre.
Ajouter un commentaire