La leçon de danse

Un thème sérieux, traité de manière originale, drôle et émouvante, sans être gnan-gnan
De
Mark St. Germain
Adaptation de Gérald Sibleyras
Mise en scène
Andréa Bescond et Eric Métayer
Avec
Andréa Bescond et Eric Métayer
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de l'Oeuvre
55, rue de Clichy
75009
Paris
0144538888
Du jeudi au samedi à 19h / le samedi à 17h et le dimanche à 16h

Thème

Senga est une danseuse professionnelle. Gravement blessée au genou, elle se retrouve confinée dans son appartement en attente d’une opération salvatrice. Jusqu’au jour où Adémar, un voisin, sonne à sa porte pour lui demander de lui donner un cours. Mais l’apprenti danseur est un scientifique rigide, et surtout un autiste qui ne supporte aucun contact physique ! Pourtant la rencontre aura lieu.

Points forts

1) Les deux protagonistes n’ont rien de banals. Mark St. Germain, l’auteur, n’a pas lésiné en choisissant deux personnalités aussi marquées, deux êtres aussi singuliers pour une histoire somme toute assez classique, une comédie romantique. 

Elle a tout sacrifié à la danse. Mais comment fait-on pour continuer à vivre, pour se trouver des motivations lorsqu’on a misé tous ses jetons sur un numéro perdant ? 

Lui est autiste. Malgré une volonté de s’ouvrir aux autres, comment peut-on échapper à un système de pensée aussi inflexible ? 

Pour chacun, l’amour sera la bonne réponse.

2) Les amateurs de suspens seront déçus : tous deux finiront dans les bras l’un de l’autre, c’est la loi du genre. L’intérêt de la pièce n’est pas dans sa conclusion mais dans l’itinéraire qu’ils vont emprunter pour y arriver. Leur dialogue est constamment étonnant. (Le très doué Gérald Sibleyras signe l’adaptation française.) Senga, femme blessée, au sens propre, se montre directe et souvent bourrue. Adémar pose des questions que les autres évitent et ses réponses paraissent incongrues. Leur rapprochement amoureux sera progressif, parfois maladroit, mais toujours sincère. Et au final, très touchant.

3) Très jolie complicité sur le plateau entre Andréa Bescond, la révélation des "Chatouilles ou la danse de la colère", Molière du meilleur seule-en-scène en 2016, et Eric Métayer. Ils savent si bien doser l’originalité et l’émotion de leurs personnages qu’ils signent eux-mêmes la mise en scène.

Quelques réserves

La pièce est une comédie romantique, un genre balisé, avec ses passages obligés et ses règles fixes. On peut ne pas être friand du genre.

Encore un mot...

Le pas de deux, très tendre et réjouissant, d’une danseuse bloquée dans une attelle et d’un autiste au psychisme rigide. Chacun viendra à l’amour en faisant un pas vers l’autre : elle lui fera découvrir la sensualité, et lui les sentiments. 

Une phrase

Adémar (Eric Métayer) très sérieux à Senga (Andréa Bescond) : « Tu as déjà fait des tests pour savoir si tu étais autiste ? »

 

L'auteur

Malgré un patronyme français, le dramaturge américain Mark St. Germain est peu connu chez nous. Il a écrit de nombreuses pièces, « Relativity », « Freud’s Last Session », « Camping With Henry And Tom », « Forgiving Typhoid Mary »… Il est aussi scénariste, auteur de comédies musicales et d’un livre pour enfants très acclamé, « Three cups ».

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Toujours à l'affiche

Théâtre
A.D.N.
De
Caroline Ami et Flavie Pean