La Guerre de Troie (en moins de deux !)
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Thème
Sur la scène, une très belle table rectangulaire aux pieds métalliques et sept chaises noires en bois. Dans un coin, un piano. Il n’en faut pas plus pour une invitation au voyage. Inspiré par Homère, Sophocle, Euripide, Hésiode ou encore Virgile, on file en Grèce antique. Tout est en place pour « La Guerre de Troie (en moins de deux !) ».
Et ça déménage : en effet, en vingt-quatre tableaux et un épilogue (la même construction dramaturgique que chez Homère et les vingt-quatre chants de « L’Iliade »), on va donc tout savoir sur cette guerre. Les sept comédiens et le pianiste (tous de noir vêtus, sandalettes spartiates au pied) racontent tout : de la naissance divine d’Hélène (qui sera « la plus belle femme du monde » mais qui apparaît durant tout le spectacle sous la seule forme d’une poupée Barbie ! ) au dénouement d’une guerre implacable, en passant par la colère et la mort d’Achille blessé au talon par une flèche empoisonnée, la jalousie des déesses face à la Pomme d’or, le sacrifice d’Iphigénie, la transformation de Zeus en cygne blanc, la folie du valeureux Ajax, le destin de Philoctète, les combines de Palamède pour piéger Ulysse et ses innombrables ruses dont son légendaire cheval de Troie… On a droit aussi à une ribambelle de dieux et demi-dieux, certains coquinant avec des humains.
L’un des auteurs- metteurs en scène, Eudes Labrusse, précise que « le projet s’attache à retracer la « miniature » d’une immense fresque mythologique, tout en tâchant d’en traduire le souffle d’épopée. La mise en scène est ancrée dans ce jeu de confrontation entre le petit et le grand… »
Points forts
- Un texte intelligent, mêlant allégrement histoire, pédagogie et humour.
- La belle cohésion de la troupe des sept comédiennes et comédiens. Chacun(e) jongle avec plusieurs personnages et tous jouent la même partition ; à aucun moment, l’un(e) ou l’autre ne cherche à se mettre en avant, au dessus de ses compagnons de jeu.
- Une mise en scène efficace, sans fioritures, qui raconte sérieusement la mythologie sans jamais se prendre au sérieux, appuyée par une musique variée, interprétée en direct par le pianiste Christian Roux qui rappelle que « la Grèce antique ne connaissait que le mode monophonique ».
- Les quatre chansons qui, placées avec à-propos, emmènent cette « Guerre de Troie (en moins de deux !) » vers la comédie musicale de bonne tenue.
Quelques réserves
Un regret: que cette « Guerre de Troie », version Imard et Labrusse, ne dure qu’environ une heure et vingt minutes… C’est bien la seule fois qu’on aimerait qu’une guerre dure plus longtemps !
Encore un mot...
Du théâtre mythologique et forain, nous promettent les auteurs- metteurs en scène… Promesse tenue mais mieux encore, on a là un moment follement joyeux, délicieusement enjoué, choral à souhait et émouvant.
Un spectacle où l’Histoire est nourrie par les histoires. Donc, pour les adultes mais aussi pour les enfants, même s’ils ont moins de 9 ans. Et pour tous ceux qui souhaitent (re)découvrir leurs classiques !
L'auteur
- Un temps, Jérôme Imard a enseigné la philosophie comme chargé de cours à l’université Paris XIII- Villetaneuse. A partir de 1995, il se consacre entièrement au théâtre comme metteur en scène et comédien. Il travaille avec un égal bonheur les répertoires classique et contemporain, passant aisément de « Cyrano de Bergerac » à Jean-Luc Lagarce et Slawomir Mrozek.
- Né en 1963, Eudes Labrusse est dramaturge et metteur en scène. Depuis 2001, il dirige le Théâtre du Mantois, dans les Yvelines. Il a écrit de nombreuses pièces, parmi lesquelles « Monsieur et Monsieur » (2001), « Le Voyage du soldat David Sorgues » (2002), « Le Collier de perles du Gouverneur Li-Qing » (2003), « Nalia, la nuit » (2005) et « Le Rêve d'Alvaro » (2007).
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