La Gioa
Infos & réservation
Thème
• Bobo est mort. Compagnon de route de Pippo Delbono depuis plus de 20 ans, Bobo ne savait ni lire, ni écrire, ni parler quand il l’a rencontré dans un asile psychiatrique près de Naples, et accueilli dans son théâtre jusqu’à faire de lui un clown à la renommée mondiale.
• Ce spectacle est un hommage à son ami disparu, qui aurait tout aussi bien pu s’appeler « la mort joyeuse » car Pippo Delbono pense « à la joie comme quelque chose qui a à voir avec la libération de la lutte, de la douleur, du noir, de l’obscurité ». De cette douleur naît la joie, la gioa.
Points forts
• C’est un spectacle étonnant auquel nous convie Pippo Delbono, à mi-chemin entre le théâtre, le cabaret, la danse et le happening. L’auteur, metteur en scène, interprète, est complètement investi, comme dans tous ses spectacles, dans cet hommage émouvant. Récitant, chef d’orchestre, acteur, il transforme ses souvenirs en incantations et nous prend par la main pour nous guider sur le chemin d’une joie profonde, émouvante, qui mêle la vie à la mort.
• La gioa est faite de fulgurances, de miracles, de visions. Ses acteurs et danseurs sont réfugiés, handicapés, gueules cassées. Le spectacle est écrit pour eux autant que pour Bobo, cette haute figure de l’acharnement à être heureux. Au-delà de la mort, il réussit à trouver la joie et à nous la faire partager et ressentir profondément.
• Paroles, musiques, images, sons, danses, silences : Pippo Delbono a construit son spectacle avec toutes les richesses que cet immense créateur a assemblées en un spectacle total. Il érige des tableaux sidérants, faits de rage, de sueur, d’éclats de rire. Il transforme la scène en printemps flamboyant, débroussaille des années de peurs et de souffrance pour convoquer la joie.
• Les magnifiques compositions florales créées par Thierry Boutemy semblent pousser toutes seules sur scène. Omniprésentes sur scène, elles sont le fil rouge qui relie la mort à la joie.
Quelques réserves
Ce long poème scandé en italien – et en français surtitré – n’est pas facilement accessible à tous.
La majeure partie de la pièce est un seul en scène de Pippo Delbono. Il est dommage que ces tableaux magnifiquement composés ne soient pas plus nombreux. Ils sont l’essence de la pièce, plus encore qu’un texte parfois hermétique.
Encore un mot...
La gioia rend hommage à la joie, à tous ceux qui la créent, la partagent, et l’on sort du spectacle ressort désarçonné, frappé, emporté …
Une phrase
« La joie n’est pas un résultat. C’est un fait, une chose, un lieu. La joie crée un espace, dissout, fait le vide. Pour conserver la joie un tonneau ne sert à rien. Mais plutôt un pacte. Tu dois décider que la joie est la route de ta vie. »
L'auteur
Pippo Delbono a 60 ans. D’abord attiré par le théâtre « traditionnel », il se consacre à l’étude de la relation théâtre-danse. Il crée sa compagnie à la fin des années 80, avec laquelle il a monté tous ses spectacles. Il rencontre Bobo en 1996 et commence une collaboration artistique qui le poussera à accueillir dans sa troupe des amateurs, créant ainsi un langage théâtral qui conditionnera fortement une technique rigoureuse, qui conduit son expérience vers une danse moins virtuose que profondément rattachée à la vie. Il a déjà joué plus d’une vingtaine de pièces sur la scène du Rond-Point.
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