LA CONFERENCE DES OBJETS
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Thème
Madame est sortie. L'appartement vide s'anime peu à peu, car les objets qui le peuplent sortent de leur silence pour soliloquer avec le public. Ils vont s'épancher sur leur quotidien parfois mélancolique jusqu'au bruit du retour de « Madame », dont ils reconnaissent le pas.
Points forts
1 – Les comédiens sont très bien, comme toujours, dans leur diversité. Hérvé Pierre, en pèle-pomme, (ça le change de Galilée), Pierre-Louis Callixte qui campe un allègre parapluie, Anna Cervinka qui apporte sa délicieuse féminité à une lampe ornée de macramé, Claude Mathieu, ou comment la Doyenne de l'auguste maison devient boite de couture, et l’inénarrable Bakari Sangaré transformé en œil de tigre, ( très touchant quand il évoque le village d'où sortit la pierre).
2 – Même si la lampe va jusqu'à évoquer ses souvenirs d'enfance de manière touchante et son envie de survivre en dépit d'un passage au grenier, n'hésitant pas à évoquer une sexualité dont elle est privée et dont elle ignore tout, on s'interroge sur l'intérêt de la question. Cinq magnifiques comédiens attendent le retour de la maîtresse de maison avec une sorte de ferveur, le parapluie abandonné allant jusqu'à s'inquiéter d'avoir été oublié, quand il entend tomber la pluie.
Quelques réserves
Tout du long cela m'a évoqué une chanson douce de mon enfance que me chantait ma maman sur la révolte des jouets. Cette dernière bénéficiait pourtant d'une situation dramatique plus développée que celle des états d'âmes de ces pauvres objets. Malgré les grands acteurs, il n'y a pas de théâtre. On se retrouve pantois à la fin de cette heure passée avec ces cinq personnages - objets.
Encore un mot...
Certains parviendront peut-être à voir, en remuant leurs neurones, une évocation de la dureté humaine envers ce qui nous entoure et combien, si un jour, toutes ces choses apparemment inanimées, devenaient plus intelligentes que nous grâce à l'I.A (intelligence artificielle) qui est censée nous menacer, nous pourrions être en danger. D'autres comme moi, y verront une fable sur la compassion que nous devrions témoigner à tout ce qui nous entoure sur cette planète ; Ils se demanderont aussi à plusieurs reprise ce qu'ils font là. C'est joliment écrit, avec talent et sensibilité, mais à mon humble avis ce n'est pas du Théâtre.
L'auteur
Christine Montalbetti est née en 1965. Ancienne élève de l'Ecole Normale supérieure, elle est l'auteur de nombreux romans et enseigne la littérature française. C'est sa deuxième expérience théâtrale pour la Comédie-Française puisqu'elle avait déjà écrit « Le Bruiteur » pour le « Singulis » de Pierre-Louis Callixte, qui est le parapluie de cette aventure.
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