L' Homme Atlantique
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Thème
Il s'agit d'un travail de mémoire. Dans le jardin d'une maison vide au bord de la mer, en juin, une femme seule, Marguerite Duras, parle d'elle et de l'amour perdu, de souvenirs, du vide laissé par celui qui manque, l'homme atlantique.
Points forts
1 Un texte court (50 minutes environ) aussi intense que le regard de l'auteur (comme une caméra) sur le paysage comme sur elle même. Un monologue envoûtant par sa lucidité.
Marguerite Duras se raconte dans la vérité totale qu'autorise la solitude. Son écriture parfaitement personnelle et singulière qui traduit si bien sa pensée, conduit, comme dans une méditation, au plus profond de soi.
2 Actrice et metteur en scène de la pièce, Viviane Théophilidès nous offre un magnifique moment de théâtre.
Elle a fait sien ce texte difficile, qui exige de faire passer à une salle entière par sa voix, qui se substitue à celle de Marguerite Duras, des bribes de souffrance remontant du plus profond de l'être.
Elle y parvient par sa présence et sa pénétration du texte, en s'appuyant sur les silences qui hachent le récit et rythment le violent flot des paroles, remontant lentement à la surface de la conscience, comme dans un rêve éveillé.
3 La mise en scène respecte l'obscurité voulue par l'auteur dans le film créé en 1981. Ici, Viviane Théophilidès passe de l'ombre à la lumière (s'entourant de trois touches vibrantes de rouge, un verre, un foulard et un châle), dans le faisceau d'un projecteur de cinéma posé sur la scène et éclairant un grand fauteuil de cuir.
Le décor réduit à l'extrême, rien ne nous écarte de l'essentiel.
Quelques réserves
Je n'en vois pas
Encore un mot...
Les pièces saluant la mémoire de Marguerite Duras ont été portées cette saison par des interprètes exceptionnelles. Jje pense, en particulier, à "Savannah Bay"
et à "Des Journées entières dans les Arbres", que j'ai vues.
Dans "l'Homme Atlantique", la vibration intérieure de la solitude mise en scène et en paroles atteint chacun des spectateurs de plein fouet.
Car même si on ne se souvient pas de tout une fois sorti de la salle, on conserve l'émotion intense de ce que l'on vient d'approcher, le souvenir d'une voix et on se sent bien, très bien.
L'auteur
Marguerite Duras écrivit, pour le cinéma, "l'Homme Atlantique", en 1981.
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