JUSTE UNE EMBELLIE
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Thème
Deux cœurs en errance, sur l’ile de Wight vont entrer en collision. Deux femmes qui ne se sont jamais rencontrées que tout oppose et qu’un homme rassemble pour le meilleur et pour le pire. Madeleine attend Francès. Francès vient chercher des réponses, Madeleine en est pleine mais a-t-elle seulement envie de toutes les donner ?
L’orage est là qui menace d’éclater et contraint les deux femmes légitimes et maîtresses de passer la nuit sous le même toit. Il faut que l’orage des cœurs éclatent pour que puisse se faire jour juste une embellie. A coups de griffes, à coups de dents, elles vont finir de tailler en pièce en une nuit cette relation à trois qui les a meurtries dans leurs chairs.
Points forts
Une mise en scène délicate et finement ciselée.
La justesse de fragilité de Corinne Touzet.
Le tempérament de Raphaëlline Goupilleau.
Une très jolie scénographie.
Quelques réserves
Aucune, je me suis laissé embarquer.
Encore un mot...
Elles sont bouleversantes de simplicité et d’émotion ces deux magnifiques comédiennes – Corinne Touzet et Raphaëlline Goupilleau. Sous la houlette d’un Christophe Lidon, tout en nuance et en retenue, elles incarnent avec talent, charme, force et présence électrique ces deux lionnes blessées. L’adaptation française est une réussite, l’écriture à l’acide de David Hare fait mouche dans son analyse de la société américaine et dresse un bilan bien amer des années flower-power. Ne ratez pas ce duo à fleurets non-mouchetées d’une belle intensité.
Une phrase
FRANCES / C’est moi qui viens d’appeler...
MADELEINE /Je sais bien que c’est vous qui m’avez appelée !
FRANCES / Je ne voulais pas vous déranger.
MADELEINE /Je ne suis pas si vieille au point d’oublier un coup de fil ! C’était il y a vingt minutes...
FRANCES /Je ne me serais pas permise de débarquer chez vous sans prévenir.
MADELEINE /Vous pensiez que prévenir rendrait les choses plus faciles ?
FRANCES / Non. Je ne vous imaginais pas du tout comme ça...
MADELEINE / Vous êtes déçue ? Restez pas plantée là ! Allez, entrez ! Donnez-moi votre manteau.
FRANCES / Vous avez un vrai problème avec les romans !Vous avez toujours détesté cela. Bien avant que je me mette à écrire.
MADELEINE / C’est vrai.Cela n’a rien à voir avec vous, je déteste la fiction. Vous voulez savoir pourquoi ?
FRANCES / Volontiers.
MADELEINE / Parce que rien n’est vrai, là dedans. Ce n’est pas la vraie vie !
FRANCES / Ah, c’est pour cela ?
MADELEINE / Oui. C’est idiot, non ?
FRANCES C’est idiot mais c’est votre droit.
MADELEINE / Il me semble que les gens, dans la réalité, sont bien plus complexes que vos personnages. Moi, par exemple, je crois avoir plus de profondeur que ce que l’on pourrait dire de moi dans un de ces romans.
FRANCES / Mais c’est bien pour cela que je ne vous ferai jamais apparaître dans un de mes romans. Jamais sans votre autorisation, en tout cas.
MADELEINE /Merci.
FRANCES / De rien.
(…)
MADELEINE /Maintenant, vous savez pourquoi je ne lirai jamais vos histoires.
Je refuse de perdre mon temps à lire vos romans de gare où l’on a plus de sensations en poussant son caddy dans un supermarché qu’en combattant sur une barricade. C’est d’un ennui à mourir, c’est du vent, vos histoires, du vent !
FRANCES / Vous êtes persuadée que c’est ce que j’écris ? Des romans à l’eau de rose ?
MADELEINE / Franchement, je me fous de ce que vous écrivez.
FRANCES / C’est ce que je vois.
MADELEINE / Vous offrez de splendides vies intérieures à vos pauvres lectrices qui n’en ont pas. Et tant mieux pour vous puisqu’il y a du blé à se faire.
L'auteur
Dramaturge, scénariste, réalisateur, producteur, ce touche-à tout de génie est un auteur qui aime la polémique, le politiquement incorrect. Il est monté par de nombreux metteurs en scène : Jacques Lasalle avec « Le malin plaisir », Bernard Murat avec « Skylight », Laurent Terzieff avec « Mon lit en zinc… .
Il incarne un théâtre très réaliste et s’intéresse aux vies des « gens ordinaires ». Il est nominé aux oscars pour son scénario très controversé de « The reader ». Ses thématiques sont souvent pour fustiger les mœurs sociales et politiques de son époque. Avec « Juste une embellie » il dresse un tableau cynique des années « flower-power » sur les relations hommes-femmes.
Commentaires
UN ÉNORME BRAVO !!! 🤗
Est-ce que cette pièce sera jouée en Suisse ?
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