Joyeuses Pâques

De
Jean Poiret
Mise en scène
Jean-Luc Moreau
Avec
Roland Giraud, Maaike Jansen et Maryline Fontaine
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre du Palais Royal
38 Rue de Montpensier
75001
Paris
0142974000

Thème

Thème de ce classique du théâtre de boulevard, créé dans la même salle en 1980, et repris ensuite au cinéma par Georges Lautner: que peut-il se passer lorsqu'un week-end de Pâques, Stéphane, mari aventureux, est surpris avec sa jeune conquête, Julie, par sa femme, Sophie, à qui il essaie de faire croire que Julie est sa propre fille, fruit d'une longue liaison de  jeunesse? Et lorsque Sophie semble s'attacher à la perspective de devenir "grand-mère" de l'enfant dont Julie prétend être enceinte?

Points forts

1 La pièce vaut surtout par sa seconde partie, lorsque çà explose dans tous les sens. Avant, on sourit plus qu'on ne rit, en s'ennuyant parfois un peu. Ensuite, à partir du dîner, on passe à la franche rigolade; c'est complètement loufoque.

2 Avec Jean-Luc Moreau, "Pape" de la mise en scène de boulevard, comme d'habitude: pas d'esbroufe, pas d'effets inutiles. C'est simple, millimétré.

3 Cà fuse en répliques amusantes et bons mots. Genre, "on n'adopte jamais un petit monégasque. Je trouve çà injuste"...Ou encore, cette réplique de Julie, parlant d'un prétendant fortuné :"s'il est jeune, beau et intelligent, on peut passer sur le fric"...

4  Roland Giraud se débrouille au moins aussi bien que Pierre Arditi lors de la reprise de la pièce, en 2000, mise en scène de Bernard Murat. 
Dans ce rôle d'un homme qui choisit la fuite en avant, en étant à chaque fois dépassé par les événements, il a tout ce qu'il faut de mauvaise foi provocante pour susciter l'intérêt, sinon la sympathie, malgré le côté pitoyable de ses fredaines. On se demande, à chaque fois, comment il va faire, mensonge sur affabulation, pour se prendre un peu plus les pieds dans le tapis.
Il y a sans doute quelques moments où il en fait trop dans la gesticulation physique. Il doit sortir de là complètement épuisé... Bref, et çà ne me rajeunit pas de vous le dire, sa prestation me semble quand-même inférieure à celle de Jean Poiret  lui-même, auteur-acteur, à la création, en 1980. Il y avait chez Poiret un recul et une ironie par rapport à son personnage, dont Giraud, excellent par ailleurs, est assez avare...

5 Carrée, réaliste, volontaire, Maaike Jansen excelle dans le rôle de cette épouse, cocue mais pas nunuche pour deux sous, et dont on comprend vite que c'est elle qui, quelles que soient les apparences, porte en fait la culotte.

6 Dans le rôle délicat de la jeune fille délurée, Marilyne Fontaine évite le piège habituel du stéréotype "ravissante idiote". Elle réussit à donner un peu d'épice et beaucoup d'humanité à son personnage, ce qui la rend à la fois hyper sexy et attachante.
 

Quelques réserves

La première partie raccourcie d'un bon quart d'heure et l'entracte supprimé, on passerait une meilleure soirée.

Encore un mot...

1 Je ne sais pas si vous avez vu "NOS FEMMES". Si non, allez-y, et vous me direz si vous avez  la même réaction que moi. Cette réaction, je l'ai eue en voyant la pièce d'Eric Assous et là, à nouveau, en voyant "JOYEUSES PAQUES": je pense que Roland Giraud serait merveilleux dans le rôle du 3° homme de la pièce d' Assous, aux côtés de Daniel Auteuil et Richard Berry. Vous n'êtes pas d'accord?

2 Cette reprise de "JOYEUSES PAQUES", c'est une bonne occasion de souligner que Jean Poiret fut non seulement un grand acteur, virtuose du second degré, mais aussi un grand auteur de boulevard, puisqu'on lui doit non seulement "JOYEUSES PAQUES" mais aussi "LA CAGE AUX FOLLES", et l'adaptation de deux pièces cultes dans le genre, "C'EST ENCORE MIEUX L'APRES-MIDI', de Ray Cooney, et "LE CANARD A L'ORANGE", de D.Home.
 

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Toujours à l'affiche

Théâtre
A.D.N.
De
Caroline Ami et Flavie Pean