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Thème
• Le spectacle se présente comme « une pièce en douze appartements, une concierge dans l’escalier et une rue devant ». Jean-Michel Ribes, qui a montré sa créativité et son habileté à créer des univers décalés et plein de surprises, a imaginé une petite communauté à la taille d’un immeuble avec l’ambition d’en faire une mosaïque représentative de notre monde.
• La pièce est une succession de sketches ou de courtes saynètes mettant en scène les personnages sur des problématiques aussi diverses que les effets néfastes de l’infection urinaire sur la critique dramatique ou des bienfaits de la côte de bœuf et de la mayonnaise sur les vegans
Points forts
Heureusement les comédiens font ce qu’ils peuvent et se démènent comme de beaux diables pour donner de la chair et de la vie à leurs personnages, mais sont limitées par des dialogues poussifs. Ils portent le spectacle avec entrain, justesse et générosité.
Quelques réserves
- Le point de départ semble excellent : décrire la vie d’un petit immeuble à taille humaine, avec ses habitants dans toute leur diversité. Mais ce scénario plein de promesses fait pschitt en raison d’un texte qui manque cruellement de l’imagination, de la verve, voire de la folie qu’on a connues chez l’auteur de Palace.
- Tous les personnages sont des caricatures sans relief ni fantaisie, et véhiculent des clichés et des répliques laborieuses.
- La mise en scène est assez à l’unisson du texte : plate et convenue.
- La seule tirade un peu drôle et jouissive est déclamée par un Français raciste, rétrograde et misogyne, pourtant le seul à qui on prête un peu de verve et de talent
Encore un mot...
En 1983, Elvire Murail publiait Escalier C, qui sera adapté deux ans plus tard au cinéma par Jean-Charles Tacchella. C’est l’histoire d’un immeuble, ou plus d’une simple cage d’escalier. Les histoires personnelles s’entremêlent et dressent le portrait d’une époque. Les comportements ne sont jamais stéréotypés ; les personnages créent une proximité et une sympathie assez poignantes. Le sujet , on le voit, peut donner de très belles œuvres, c’est d’autant plus dommage !
Une phrase
- « Je n’aime pas le théâtre, je n’aime pas le théâtre, je t’accompagne pour te faire plaisir mas non, je n’aime pas le théâtre …
- Tu as détesté. Ce soir tu as détesté ?
- Je ne déteste pas, détester c’est aimer à l’envers et le théâtre je ne l‘aime ni à l’envers ni à l’endroit …
- En plus vous n’avez pas de chance il n’y avait pas d’entracte.
- Je n’aime pas les entractes non plus … Quand il y a un entracte je me dis aussitôt : ça va recommencer dans dix minutes … L’horreur … Je préfère encore tout avaler d’un coup ! »
L'auteur
• Jean-Michel Ribes est un homme de théâtre, au sens où pouvait l’être Sacha Guitry. Auteur dramatique, metteure en scène, cinéaste … il a construit une œuvre et un univers immédiatement reconnaissables, faits de liberté et de délires, à cheval sur plusieurs genres.
• Il a trouvé chez Topor (Batailles), Roland Dubillard, (Diabloques) ou Jean-Marie Gourio (Brèves de comptoir ou Palace) des complices à la hauteur de son talent et de sa fantaisie créatrice.
• Seul ou en collaboration, son itinéraire galope sur 50 années de notre vie culturelle.
Commentaires
Affligeant. Texte faible. Même les acteurs ne parviennent pas à sauver cette pièce. La mise en scène non plus. Du Ribes vieillissant.
Texte vide, comédiens n’arrivant pas à sauver la pièce vu le manque de matière présent dans le texte. Très déçue car l’idée était intéressante. Humour terni par une critique de la société bien trop poussée dans les clichés, sans finesse. J’ai trouvé ça triste d’avoir la chance de présenter un spectacle et de ne pas faire honneur au théâtre en voulant scandaliser les biens pensants de façon graveleuse. C’était un scandale, non pas dans l’idée mais dans la production.
La pleine lune était très belle au retour sur la Garonne, il aurait été dommage de la manquer. Pour le reste, j'espère que personne ne nous a vus sortir du TnBA.
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