Jean-Paul II, Antoine Vitez: rencontre à Castel Gandolfo
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Thème
Deux figures historiques, interprétées par deux excellents comédiens, se questionnent sur divers sujets où la religion et le théâtre s'entremêlent.
Nous sommes en 1988, la Comédie Française a été invitée à Castel Gandolfo pour jouer le « Mystère de la charité de Jeanne d’Arc », de Péguy, pour le pape Jean-Paul II. A la suite de cette représentation, Jean-Paul II entame une longue discussion avec Antoine Vitez, alors fraichement nommé administrateur de la Comédie Française.
Le dialogue, enregistré en partie, puis complété par Jean-Philippe Mestre d’après les écrits de ces deux figures, est devenu une superbe œuvre théâtrale.
Points forts
1. Même si le principe du face-à-face « historique » n'est pas nouveau, l'affrontement entre ces deux grands esprits, que tout opposait, ne manque pas de hauteur. L’un militant, l’autre missionnaire, ils prennent un vrai plaisir à dialoguer et ne craignent pas d’afficher leurs différences d’opinion sur la foi et la science, le bonheur, le sens de la vie, la liberté et la morale, les rapports entre les textes sacrés et le théâtre…
La richesse du dialogue est un vrai régal pour l’esprit du spectateur et un très bel exemple de tolérance et d’humanité !
2. Nul besoin d’être croyant, communiste ou athée pour assister à cette pièce. Il suffit simplement d’aimer le (très bon) théâtre ! Le texte est brillant avec des pointes d’humour et des répliques savoureuses.
On en apprend beaucoup et chacun y trouvera matière à réflexion. Saviez-vous que le Saint Père avait dans sa jeunesse écrit des pièces de théâtre et appartenu à une troupe d’acteurs amateurs ? Saviez-vous aussi qu’Antoine Vitez, pourtant militant communiste jusqu’en 1979 et non-croyant, a monté Claudel, « Partage de midi » et « Le soulier de satin »?
3. On est captivé par le jeu de Bernard Lanneau et Michel Bompoil. Seuls sur scène, ils transmettent avec une justesse parfaite le charisme et la bienveillance de ces deux figures historiques. C’est excellent.
Quelques réserves
J'ai regretté le décor minimaliste de la scène, qui certes met en valeur la richesse du dialogue et la performance des deux acteurs ; j' aurais bien aimé, par exemple, voir le beau jardin de Castel Gandolfo en toile de fond !
Encore un mot...
Une pièce "sacrément" brillante et à l’interprétation irréprochable.
L'auteur
Jean-Philippe Mestre est un éditorialiste, grand reporter, critique littéraire, théâtral et musical au Progrès de Lyon.
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