Je veux voir Mioussov
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Thème
• Un brave entrepreneur, au terme d’un marathon bureaucratique comme l’URSS en avait le secret, est en quête de 50 litres de peinture blanche émaillée.
• Malheureusement pour lui, il doit faire signer le précieux bon de commande par le dénommé Mioussov, qui se trouve dans la résidence Les Tournesols, qui se révèle vite une essoreuse à pensionnaires...
Points forts
• On assiste à une représentation trépidante assurée pied au plancher par huit comédiens, et au cours de laquelle les scènes s’enchaînent en accéléré, les personnages apparaissent puis disparaissent, les quiproquos, les malentendus se multiplient à discrétion.
• La galerie des personnages est assez réjouissante, à l’instar du destin qui les attend dans la pièce.
• Le décor, tout en carton, est à la fois pratique et astucieux, il permet la circulation effrénée requise par une pièce à la mise en scène sans temps mort.
Quelques réserves
• La principale réserve tient à la conception générale de la pièce : s’il s’agit de transposer du Feydeau, du Jarry ou du Kafka dans la Russie soviétique des années 1970-80, pourquoi pas, mais à condition d’exploiter plus à fond “l’absurdie“ qui régnait souvent en maître dans la société de l’époque.
• Or, à l’exception de cette affaire de bon de commande, rien ne s’y rapporte explicitement et durablement dans la pièce. Il y avait sans doute matière à rire tant et plus des passe-droits, des délires bureaucratiques et autres aspects absurdes d’un régime réputé pour sa lourdeur à tous égards. La critique est réelle mais assez légère, ce qui peut s’expliquer par la position du dramaturge, loin d’être un opposant virulent et sans concession au régime d’alors.
• Ça trépigne et ça crie beaucoup, un peu fort, et pas toujours à bon escient : oreilles sensibles s’abstenir.
Encore un mot...
L’occasion, bien réelle et prometteuse de combiner la folie du boulevard et celle d’un régime aux pesanteurs et à l’absurdité consommées n’a pas vraiment été saisie.
Une phrase
Choura (hôtesse d’accueil) : « Le Professeur Douchkine est trop occupé pour se reposer, alors c’est sa femme qui se repose à sa place. »
Mioussov : « Il n’y a pas de charmante jeune femme. Il n’y a que des pièges mortels sous nos pieds. »
L'auteur
• Valentin Kataïev est un écrivain et dramaturge né en 1897 à Odessa en Ukraine, et mort ... à Moscou en 1986. Il débuta comme novelliste, puis journaliste, et parvint au poste de rédacteur en chef de la revue Jeunesse, de 1955 à 1961.
• Auteur d’une quinzaine de romans, il se fit connaître en France lorsque Jacques Fabbri mit en scène Je veux voir Mioussov en 1965, pièce reprise aujourd’hui par la troupe des Absurdistes.
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