
Je m’appelle Adèle Bloom
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Thème
Providence, hôpital psychiatrique, voit l’arrivée dans ses murs d’Adèle Bloom, jeune femme à fleur de nerfs sur qui vont être pratiquées de nouvelles méthodes de soins sur le cerveau.
Mais en 1947, les progrès sont loin d’être efficaces en la matière, et la pauvre Adèle aura bien du mal à se perdre et à retrouver le chemin de la vie et de l’espoir.
Adèle Hugo, Francès Farmer et Rosemary Kennedy flottent comme des fantômes dans l’ambiance de ce « thriller médical. »
Points forts
Un texte bouleversant de précision et de (dés)humanité sur le sort des malades mentaux au milieu du siècle précédent. Il y a dans l’écriture de Franck Harscouët une dramaturgie de la chute dans l’abîme remarquable de précision. Le monde de la science n’est pas présenté sous son meilleur jour, mais il met en lumière l’irresponsabilité d’un corps médical qui parfois se prend pour “Dieu“ et qui n’est qu’un misérable “diable“ d’orgueil aux dépens de toute vie humaine.
Ce qui touche aussi dans ce spectacle, c’est l’incarnation d’Armelle Deutsch dans un personnage qui s’échappe d’elle-même, et dont la seule ressource pour ne pas couler est l’écriture.
Mais outre la déchirante interprétation d’Armelle Deutsch dans cette Adèle qui fond comme un glaçon dans l’océan des troubles la submergeant, il faut également signaler :
les métamorphoses de Sophie-Anne Lecesne dans ses différents personnages, qui consacrent la figure d’une mère qui obsède sans cesse Adèle ;
le charme vénéneux de Philippe d’Avilla en médecin tortionnaire et visionnaire ;
le toucher et la présence délicate de Laura Elko et de sa marionnette
Quelques réserves
Pas vu.
Encore un mot...
- L’actualité nous a récemment illustré le propos tenu dans ce spectacle percutant, humain, déchirant, et qui se vit comme un roman. Allez vite en tourner les pages, c’est haletant !
Une phrase
- Adèle : « Nous devons tous nous soumettre à Dieu. D’aussi longtemps que je me souvienne, on nous a toujours répété que c’était lui le sauveur qui a posé l’emplâtre sur les douleurs confuses de nos émotions et enlever les épingles tordues de la folie plantées à même notre esprit. Mais comment savoir s’il existe vraiment ? Le jour où j’ai commencé à fuir la vermine qui tentait sournoisement de se frayer un chemin à travers les fissures de mon esprit, j’ai suivi les pas de Dieu dans les dédales du sommeil des rêves... Mais quand je suis arrivée à destination, il n’y avait personne. »
L'auteur
- Auteur, metteur en scène, artiste plasticien, Franck Harscouët a écrit Jonasz au grenier, qui fut un succès à Avignon en juillet 2023, et il a mis en scène C’est tout droit ou l’inverse en 2012 au Théâtre Michel.
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