J'avais un beau ballon rouge
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Thème
Basée sur des documents historiques, des communiqués et des lettres, la pièce évoque la trajectoire de Margherita Cagol, épouse de Renato Curcio, fondateur et idéologue des Brigades rouges. Etudiante en sociologie à l’université de Trente, Margherita, dite Mara, habite chez son père qui sera, du début à la fin de la pièce, son unique interlocuteur. Tandis qu’elle tente de lui faire partager ses idées « révolutionnaires », son père, quant à lui, s’efforce de la ramener au bon sens de son éducation familiale et religieuse. Deux mondes s’affrontent, deux générations se heurtent.
L’incompréhension entre eux s’installe à travers les mots, les non-dits, les silences mais la tendresse qui les unit est toujours en filigrane, comme si c’était le plus important. Installée à Milan avec son mari et passée à la lutte armée, Margherita est tuée à l’âge de 39 ans dans un affrontement avec les forces de l’ordre.
Points forts
- En tout premier lieu Romane Bohringer est éblouissante : elle incarne avec justesse l’enthousiasme d’une jeune fille des années 1970, convaincue qu’il faut « changer la société » quel qu’en soit le prix, mais aussi toute la fragilité de cette même jeune fille dont l’engagement repose sur la générosité et l’abnégation d’elle-même.
- Richard Bohringer est un père « petit-bourgeois »incarné avec beaucoup de justesse également: il ne comprend pas, mais il aime sa fille tendrement et prend la situation comme il peut, parfois avec humour même…
- Le père et la fille… de quoi être très émus…
- Une mise en scène enlevée, quelques images vidéo, une bonne reconstitution de l’ambiance d’une petite ville de province dans l’Italie des années 1960.
- Le contexte politique de cette pièce, pourtant créée en 2013 au Centre dramatique national de Nancy, n’est pas sans rapport avec l’actualité, ce qui donne à ce spectacle une portée particulièrement émouvante.
Quelques réserves
- Malheureusement la belle voix de Richard Bohringer n’est pas toujours audible. Oui, le vieux papa peut parler dans sa barbe, mais pas au point de priver les auditeurs du texte! Mais on l’excusera, sachant quelle performance cela représente pour lui après les graves problèmes de santé qu’il a traversé dernièrement.
- Le dialecte parlé dans la province de Trente n’est sans doute pas facile à transcrire en français et cela sonne parfois un peu bizarre..
Encore un mot...
Rien que pour Romane, déjà...
Une phrase
Qui seront deux:
- « Il faut se battre, non pas pour trouver une place dans cette société, mais pour créer une société où cela vaille la peine de se battre »
- « Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, c’est la vie qui détermine la conscience »
L'auteur
Diplômée de l’Accademia dei Filodrammatici de Milan, Angela Dematté travaille dès 2005 avec nombre de metteurs en scène, italiens pour la plupart. Elle obtient le prix Syracuse de la meilleure actrice pour le rôle d’Andromaque dans Les Troyennes, dans la mise en scène de Mario Gas. Egalement chanteuse et actrice de cinéma, elle écrit pour le théâtre et gagne le prix Riccione de la dramaturgie avec son premier texte, "Avevo un bel pallone rosso", traduit ici de l’italien par Caroline Michel et Julie Quenehen.
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