Hôtel Feydeau
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Thème
Une dizaine de mini-scènes tirées de cinq pièces de Feydeau, enchaînées à une vitesse folle et dans une atmosphère de comédie musicale entre bourgeois arrivistes, femmes volages ou demeurées, maris soumis, belles-mères castratrices, enfants rois et serviteurs suffisants: tout Feydeau est là. Les portes claquent mais il n’y a plus d’intriques et c’est tant mieux. Restent les personnages, les caractères, les tempéraments et le rire, beaucoup de rires.
Lavaudant, en installant Feydeau à l’hôtel, nous fait visiter toutes les chambres de la bêtise humaine et c’est un véritable régal de cruauté. La rapidité et la pertinence des enchaînements dépassent l’absurde des situations et mettent, toujours avec humour, en abîme la veulerie et la concupiscence de ses contemporains.
Points forts
• Le découpage et l’assemblage au scalpel des scènes tirées de cinq pièces différentes : une mécanique parfaitement réglée.
• La mise en scène qui emballe tout dans un joyeux tourbillon communicatif.
• Les acteurs. Tous justes, parfaitement justes, drôles et convaincants dans cet exercice difficile : 18 personnages différents, interprétés par 8 acteurs seulement.
Ajoutez à cela les chorégraphies qui enchaînent les différentes scènes.
Quelques réserves
L’absence d’intrigue gêne un peu au début… il faut être patient. Mais très vite le rythme des enchaînements et la qualité des acteurs font découvrir que l’essentiel est ailleurs, dans un absurde dont on se surprend à rire.
Encore un mot...
Georges Lavaudant découpe Feydeau et le traite à la sauce Helzapoppin, et c’est un bonheur. A l’Hôtel Feydeau, pas d’histoire, mais l’on s’amuse et l’on rit, comme un enfant, de nos travers d’adultes.
Une phrase
- «Tu es mon mari, mais c’est une convention, tandis que mon fils, c’est ma chair, c’est mon sang».
L'auteur
On peut ici parler des auteurs, car si tous les textes sont de Feydeau, le très subtil travail de découpage et d’assemblage du metteur en scène Georges Lavaudant fait de lui presque un coauteur.
Georges Feydeau ( 1862 – 1921) a connu dès l’âge de trente ans un succès à répétition. Au passage du siècle, il est le dramaturge français qui dénonce la bourgeoisie suffisante, aveuglée par le pouvoir, infidèle et le plus souvent cocue. Traduit dans une dizaine de langues, il est joué dans toutes les grandes capitales. « Monsieur Chasse », « La Dame de chez Maxim’s », « Le Dindon », « Le système Ribadier »… c’est lui.
Georges Lavaudant, auteur dramatique contemporain, a dirigé le TNP de Villeurbanne aux côtés de Roger Planchon puis le Théâtre de l’Odéon qu’il retrouve avec l’Hôtel Feydeau.
Une pièce qu’il a composé à partir d’extraits de cinq pièces tardives de Feydeau : « Cent millions qui tombent », « On purge bébé », « Mais n’te promène pas toute nue », « Feu la mère de Madame » et « Léonie est en avance ».
La justesse dans le choix des scènes tirées de ces cinq pièces en un acte, l’habileté à les assembler pour qu’elles se répondent et la créativité dans les enchaînements font de Georges Lavaudant beaucoup plus qu’un metteur en scène.
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