Honneur à notre élue

C'est bon, mais on n'est pas complètement "pris"
De
Marie N'Diaye
Mise en scène
Frédéric Belier Garcia
Avec
Isabelle Carré , Patrick Chesnais et une bonne troupe.
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Theatre du Rond Point
2 bis avenue Franklin Roosevelt
75008
Paris
01 44 95 98 21
Attention, dernière le 26 mars: du mardi au samedi à 21h/ le Dimanche à 15h
Vu
par Culture-Tops

Thème

Le pouvoir. La folie de vouloir l’exercer à tout prix. Les dérives. les secrets. La fuite en avant. 
La vie d’une municipalité, côté coulisses et relations intimes. La peur que chacun ressent dans la sphère close d’une campagne électorale où les assistants et les militants entrent comme en religion dans la cellule de leur candidate. Pourtant discrète et froide, «  notre élue" leur inspire des sentiments exacerbés, voire de l’amour .

Points forts

- L’ambiguité d’un texte savant où la langue est tantôt triviale, tantôt digne d’un Racine. Le verbe est dense et mesuré. Rien n’est convenu, attendu, calibré. Ainsi cette blonde candidate, «  notre élue » ainsi nommée, n’a rien d’une autre, bien réelle et actuellement en campagne  2017. Elle serait même plutôt à l’opposé, même si l’on sait fort peu de choses de ses convictions.
- La relation entre « notre élue » ( Isabelle Carré ) et " l’ opposant" ( Patrick Chesnais) dégage une force faite de fascination et de quasi amour/ haine.
- Une langue théâtrale pas vraiment réaliste, subtile, pleine d’obscurités voulues.
- Frédéric Bélier Garcia et sa scénographe nous visualisent fortement les signes d’un espace municipal : la mairie, la tapisserie, les grands rideaux, les lustres vintage …et même une délicieuse majorette qui tourne le bâton en vraie jongleuse. On adore ce moment de rêve populaire.

Quelques réserves

Les points forts de cette oeuvre peuvent en devenir les points faibles . Parfois, l’on hésite entre l’admiration et le sentiment que cela ne fonctionne pas complètement. Peut-être faudrait-il un peu resserrer les boulons. Le peu qui emporterait une adhésion totale.

Encore un mot...

C’est une vraie satisfaction d’apprendre que  Patrick Chesnais ( son personnage…), a «  le pelage velu d’un jeune phoque » . En tout cas, il en a la vivacité théâtrale entre les eaux contrariées de la politique...

Une phrase

«  J’ai été celui que vous croyez mais je ne le suis plus ».

L'auteur

Marie Ndiaye, auteur de nombreux romans ( Gallimard) et pièces de théâtre, est entrée au répertoire de la Comédie Française en 2003 avec "Papa doit manger", un évènement rarissime pour un auteur vivant. 
Son style puissant et rigoureux est unanimement reconnu. 
Nous aimons suivre sa vie d’écriture entre la Gironde et Berlin où elle vit en famille.

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