Hiroshima mon amour
Infos & réservation
Thème
A jamais indissociable de la tragédie qui y fut perpétuée, Hiroshima est le théâtre de la scène d’adieu entre un homme et une femme qui se sont rencontrés et se sont désirés passionnément mais brièvement et se préparent à retrouver leurs conjoints respectifs. Mais en filigrane, puis de plus en plus frontalement, c’est un autre trouble qui remonte à la surface : le souvenir d’un amour brûlant et scandaleux que cette femme connut avec un soldat allemand, à Nevers, pendant la seconde guerre mondiale.
Points forts
- La plus belle entrée en scène que le théâtre m’ait réservé : noir total, le rideau s’entrouvre légèrement, on distingue une silhouette évanescente au fond de la scène, qui s’avance doucement et se précise. La lumière se fait progressivement alors que le rideau continue à s’ouvrir lentement. Et soudain elle est là, devant nous, en pleine lumière, resplendissante: Fanny Ardant.
- Le texte est au centre du dispositif, ou plutôt de l’absence de dispositif. Un fauteuil et quelques déplacements de la comédienne avec une économie quasi-totale de moyens.
- Les mots et son interprète font corps, tendus vers la nécessité de raconter l’indicible, la difficulté de témoigner, de dire et de comprendre, thèmes profondément durassiens.
- La mémoire et le souvenir sont au centre de ce combat entre la volonté humaine de vivre avec sa douleur et le travail du temps qui adoucit les traumatismes passés. Le choc infini de la tragédie d’Hiroshima renvoie l’héroïne à son histoire d’amour vécue à Nevers pendant la seconde guerre mondiale. Deux déchirements mais un seul témoignage où les souffrances se mêlent, se répondent et font écho à nos histoires et nos propres sentiments.
Quelques réserves
Un seul point faible: que 10 représentations seulement aient été prévues.
Encore un mot...
"Hiroshima mon amour" est d’abord le scénario du film tourné par Alain Resnais en 1959 avec Emmanuelle Riva.
Le texte est paru sous la forme d’un roman en 1960.
Il a été adapté par Bertrand Marcos, qui a gardé l’essentiel du texte original, pour parvenir à une version qui corresponde pleinement à sa représentation au théâtre.
Une phrase
" Je te rencontre. Je me souviens de toi. Cette ville était faite à la taille de l’amour. Tu étais à la taille de l’amour. Tu étais fait à la taille de mon corps même. Qui es-tu ? Tu me tues. J’avais faim. Faim d’infidélités, d’adultères, de mensonges et de mourir. Depuis toujours. Je me doutais bien qu’un jour tu me tomberais dessus. Je t’attendais dans une impatience sans bornes, calme".
L'auteur
Marguerite Duras est née en 1914 à Saigon est morte à Paris en 1996. Sa vie est marquée par un engagement personnel – en faveur du parti communiste ou dans la Résistance – que l’on retrouve dans une œuvre qui s’exprime par des formes et des genres les plus variés : pièces de théâtre, romans, recueils, essais ou films. Toute son œuvre est construite avec une langue moderne, déstructurée qui bouscule les conventions.
Marguerite Duras a écrit sur tout ce qui bouge, et a su faire entendre sa voix d’intellectuelle tout au long du XXème siècle. L’intégralité de son œuvre est publiée dans la Pléiade.
Commentaires
Moment de pure intensité; une Fanny époustouflante , une langue magnifique, un Depardieu impeccable dans la voix "off", du grand théâtre
Merveilleuse piece. Fanny Ardant est epoustoufflante. Des son entree, sa presence et les mots de duras qu'elle interprete sont puissants, le texte n'a jamais ete aussi vivant.
Quel magnifique cadeau de Noel nous a fait Fanny Ardant, plus belle que jamais. Et avec sa voix toujours aussi formidable. Vous ne serez pas decu.
Ajouter un commentaire