Grease
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Thème
Aux Etats-Unis, au début des années 50. Durant les vacances d’été, Sandy, une jeune fille de bonne famille, a vécu une histoire d’amour très romantique avec un garçon de son âge, Danny. À la rentrée, par hasard, elle le retrouve dans la nouvelle école où ses parents l’ont inscrite. Mais elle a bien du mal à reconnaître son tendre flirt dans ce garçon qui joue au dur avec sa bande de copains et cache ses sentiments derrière un blouson noir.
Points forts
1) Indéniablement la greffe prend. La volonté de la société Stage Entertainment, propriétaire du Théâtre Mogador, d’implanter à Paris de grandes comédies musicales venant de New York ou de Londres et de les présenter dans des productions dignes de Broadway ou du West End, porte ses fruits.
Grands spectacles à couper le souffle, paroles et livrets traduits en français, pas de bande-son mais un orchestre sur la scène ou dans la fosse, pas de play-back mais des artistes qui chantent aussi bien qu’ils dansent ou jouent la comédie : la recette a ses exigences mais saison après saison, spectacle après spectacle, l’offre nouvelle semble s’acclimater durablement en France.
Après « Cabaret », « Le Roi lion », « Mamma mia ! », « Le Bal des vampires » ou « Cats », « Grease » aujourd’hui se situe dans cette droite ligne : du spectacle, du grand spectacle populaire, du théâtre, de la musique, des danses et des chansons.
2) Cette production est dépaysante. À tout point de vue. Durant plus de deux heures, le spectateur est ailleurs, comme projeté de l’autre côté de l’Atlantique, soixante-dix ans auparavant. L’équipe artistique a su recréer sur scène toute une époque. La réinventer, devrait-on dire, car cette version très colorée de l’après-guerre aux Etats-Unis est forcément édulcorée. Ici prime le côté bon enfant, joyeux, insouciant, bourré d’énergie. Avec cette sonorité naissante et endiablée, celle du rock’n’roll.
3) L’intégralité de l’action se passe au Rydell High School durant une année scolaire. Les auteurs nous font la chronique de la vie quotidienne d’un groupe de teen-agers, leur état d’esprit, leur mentalité, leur mode vestimentaire, leurs habitudes de vie…
Les personnages sont bien croqués, même si l’on identifie mieux les filles que les garçons habillés de façon plus uniforme. Les artistes sur la scène du Mogador sont tous très jeunes. On ne peut que saluer leur talent déjà affirmé, leur haute rigueur et leur incroyable vitalité.
4) On rit aussi beaucoup grâce aux intermèdes de Céline Groussard, la directrice de l’école, et de son assistant Eugene, Alexandre Faitrouni ; on retrouve la voix chaude et puissante de Sébastien Lemoine, cet ancien de l’Aéronavale devenu chanteur, fondateur du groupe les Stentors. Les titres rythmés comme « Summer nights » s’enchaînent, les chorégraphies sont toniques, les voix fruitées. Evidemment toute la salle attend « You’re the one that I want », le highlight du spectacle, qui figure à la toute fin.
Quelques réserves
L’art de la comédie musicale - et c’est ce qui le rend suprême - est la fusion de tous les arts de la scène. Dommage qu’il manque à « Grease » un élément capital du théâtre : une dramaturgie solide. L’argument de départ est bien menu. De ce point de vue, on est loin du « Bal des vampires » ou du « Roi Lion » par exemple. Reste des personnages très vivants.
Encore un mot...
Perfectos et cheveux gominés pour les garçons, jupes corolles et queues de cheval pour les filles, « Grease », évocation en chansons et en musique des années lycée en 1950 aux USA, est rafraichissant et léger comme un milk-shake servi à Broadway.
Une phrase
- Danny (Alexis Loizon) : « Si ça ne tenait qu’à moi, je ne regarderais pas les autres filles ! »
- Sandy (Alyzée Lalande) : « Ça tient à qui ? »
L'auteur
Originaire de New York, comédien et joueur de guitare autodidacte, Warren Casey s’installe à Chicago et rencontre Jim Jacobs, l’enfant du pays, lorsqu’ils jouent tous les deux dans une production locale de « Quand l’inspecteur s’emmêle ».
En 1970, ils écrivent ensemble la musique, le livret et les paroles de « Grease », d’abord créé à Chicago. Début 72, le spectacle est monté à Broadway où il totalisera 3388 représentations ! Randal Kleiser en signe une adaptation pour le cinéma en 1978, avec John Travolta et Olivia Newton-John.
Casey et Jacobs ont écrit également « Island of Lost Coeds », une satire musicale des films de série B des années 50.
Warren Casey est décèdé en 1988.
Jim Jacobs réside actuellement en Californie et travaille toujours dans le théâtre.
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