Gelsomina
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Thème
Dans l’Italie miséreuse de l’après-guerre, le saltimbanque Zampano achète pour dix mille lires la jeune Gelsomina à sa mère. Elle va lui servir de faire-valoir lors de ses exhibitions et de bonne-à-tout-faire le reste du temps. Colosse brutal, il la traine de village en village dans sa roulotte, lui apprenant le métier à grands coups de gueule. Parfaitement hermétique aux sentiments et à autrui, juste préoccupé d’avoir de quoi se payer une bouteille, un repas, une putain, il est incapable d’admettre qu’il est séduit par la beauté intérieure de cette femme-enfant. Quand elle est attirée par il Matto, le Fou, funambule gracieux et antithèse absolue de Zampano, le drame se noue.
Points forts
Avec son charmant accent, la comédienne d’origine grecque Nina Karacosta campe une Gelsomina attendrissante, fruste mais si pleine d’innocence et de rêves ! Seule sur scène dans son pauvre décor, elle sert remarquablement le texte très travaillé de Pierrette Dupoyet. Ecoutez bien : il y a des phrases superbes posées tout au long de la pièce, comme ce « J’avais froid comme si je m’étais déshabillée de ma peau ». Son jeu est parfait quand, au moment crucial du récit, le Fou allume chez Gelsomina l’étincelle de la vie vraie, celle ou les êtres se découvrent et s’émerveillent de ce qu’ils voient chez l’autre – l’amour, en somme.
Quelques réserves
Je n’en vois aucun. La géographie du studio Hébertot surprend toujours un peu : le premier rang a les pieds sur la scène ; prenez garde de n’y pas éternuer sous le nez de l’acteur!
Encore un mot...
Evidemment, on pense au film en voyant la pièce. Un conseil : repassez-vous la Strada avant ou dans la foulée de votre séance. On apprécie d’autant plus l’un et l’autre.
Une phrase
« Plus il criait fort dans mes oreilles, plus j’avais envie d’aller me cacher dans un trou… »
L'auteur
C’est en 1992 que Pierrette Dupoyet a écrit cette adaptation au théâtre de la Strada (la Route), le film mythique que Federico Fellini tourna en 1954. Elle a eu l’opportunité unique de le faire sous l’œil bienveillant du maître et de sa muse, Giulietta Masina, qu’elle a bien connus à Rome. L’épouse du cinéaste, rendue célèbre par son interprétation de Gelsomina, lui a beaucoup apporté dans la création du rôle-titre.
Commentaires
MERCI pour cette analyse pertinente et chaleureuse du spectacle.
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