Fugue nuptiale
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Thème
• Simon, alias Sim, travaille beaucoup (peut-être dans la téléphonie mobile...) ; en tout cas, il a cru bien faire en organisant pour la femme qu’il aime et fréquente depuis dix ans, un mariage surprise sur ses terres irlandaises. Mais la belle Mary - apparemment en phase sur ce point avec l’Angleterre du Brexit - s’enfuit aussitôt, et demeure introuvable depuis, laissant Sim inconsolable, prostré devant son téléphone, dans l’attente d’un improbable appel...
• Sim, outre qu’il n’a pas encore abattu toutes ses cartes, n’est pas seul face à l’imprévu et à l’épreuve : la meilleure amie de Mary, Patricia, est venue avec Fred, un comédien narcoleptique, sans oublier les parents de l’ex futur marié, Michel, ex-prof et psychologue de son état, divorcé de Sylvie, plus mère juive qu’elle, tu meurs !
• Cette petite assemblée commence par disserter sur la déconvenue de Sim, mais bientôt les conversations dépassent largement le cas de l’époux éconduit, et les situations deviennent de plus en plus incontrôlables...
Points forts
• Quelques emballements de la pièce - aux contenus et dispositifs scéniques plutôt bien tournés - donnent un aperçu intéressant de ce que la pièce aurait donné si elle avait su en ménager d’autres, créer une dynamique de “sorties de route“ en cascade, enchaîner bien plus d’audaces de mise en scène que l’auteur et son metteur en scène n’ont voulu en tenter.
• Marie Lanchas (Patricia), avec son énergie contagieuse, sa gouaille et son aptitude à mettre les pieds dans le plat, emporte la décision, même si la concurrence laisse un peu à désirer.
Quelques réserves
• Une intrigue assez ténue, trop peu d’audaces dans la mise en scène, quelques comédiens qui limitent ou imitent leur expression (merci Guy Marchand et Marthe Villalonga...), d’autres qui semblent en garder sous la pédale, ce qui nuit à la cohésion et à l’impact comique de la pièce, en dépit de bons mots ça et là.
• Les personnages semblent assez stéréotypés - du jeune néo-divorcé très déclamatoire, à la mère juive fan de Lili Boniche (« On m’appelle l’oriental »), en passant par le psychologue Bonobo, ou l’intermittent-du-spectacle-qui-cachetonne-tous-azimuths - forment une galerie peu surprenante.
Encore un mot...
• Une réflexion pas franchement inattendue mais amusante sur ce qui sépare individus, voire les sexes - les attentes des uns ne correspondant pas aux espoirs des autres – au prisme des relations nuptiales, avec leurs enthousiasmes, désillusions, travers, arrangements, agacements et même alternatives...
• La vérité (comme dirait Sylvie), c’est qu’en s’attaquant à un sujet aussi convenu (mariage, désir d’enfants, divorce, Vénus et Mars, etc...), il vaut mieux multiplier les écarts sur la forme comme sur le fond pour emporter la décision.
Une phrase
Michel (à la cantonade) : « Vous avez entendu parler de “polyamorie“ ? »
Patricia (du tac au tac) : Oui, c’est une maladie de peau !
Michel (reprenant) : C’est le concept du “trouple“ : ce n’est plus “ou, c’est “et“ !
Sylvie (soupirant) : C’est triste, un homme qui vieillit... Vous n’avez pas vu mes mots fléchés ? »
L'auteur
• Metteur en scène, auteur et comédien, Stéphane a été formé à l’École Charles Dullin, où il a travaillé avec Nadine Darmon, Charles Charras, Bernard Pigot, Gérard Chabanier et Anouch Paré. Au théâtre, il a interprété Ventroux dans Mais ne te promène donc pas toute nue (Feydeau), Pyrrhus dans Andromaque et Dan dans Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit (Fabrice Melquiot). Au cinéma, il joue dans L’institutriste de Charles Castella. En 2005, il crée la compagnie Des Ils et des Elles, et présente en 2008 une première mise en scène à Avignon (Les Sept jours de Simon Labrosse de Carole Fréchette), suivie de trois autres spectacles à Avignon, repris à Paris et dans toute la France (L’héroïsme au temps de la grippe aviaire de Thomas Gunzig ; La promesse de l’aube de Romain Gary, et Il est juif, Adamo ?). On le voit également dans JH cherche fusil (Aude Sabin), Pinocchio (Lee Hall) et Karoo (Béatrice Courtois), À l’infini (Frédérique Keddari-Devisme), Nous étions debout mais nous ne le savions pas (Catherine Zambon). Auteur, il a co-écrit Has been en 2018 avec Frédérique Keddari-Devisme.
• Fugue nuptiale est sa deuxième pièce, une comédie de mœurs à propos de laquelle il indique : « Tous les personnages de cette pièce existent, je les connais bien. Dans la vie, ils ne se sont jamais rencontrés, ou alors il y a longtemps. J’ai eu envie de les réunir, dans des circonstances particulières. Un jour de ratage complet. ».
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